Premier voyage au bout du monde || AURORE&NEAL

Premier voyage au bout du monde

« Ne me rappelle pas cette mauvaise époque. C’était la guerre à tous les matins et à chaque fois, je perdais. » Aurore se mit à rire, se rappelant de ces matins où il arrivait totalement décoiffé. « J’avais toujours l’impression que ta tête n’avait jamais rencontré de peigne auparavant, comme si tu t’étais coiffé avec un pétard. » Evidemment, elle savait qu’il luttait contre ses boucles rebelles, mais ça la faisait rire de l’imaginer au saut du lit et se ruer au travail sans être passé par la case “salle de bain”. « Sebastian aimait bien cette coupe… » Aurore savait pour Sebastian et son ami. Cette histoire l’avait autant révolté que peiné. Non pas leur histoire d’amour, mais le fait que Mister Weiss soit parti du jour au lendemain et n’ait plus jamais donné de nouvelles. Elle lui en voulait d’avoir laissé Neal derrière lui. Il ne méritait pas ça. Vivre loin de l’homme qu’on aime, elle ne l’aurait pas supporté. Aurore l’aurait soit suivi, soit elle aurait définitivement rompu. La jolie blonde ne voulait surtout pas gâcher ce moment en disant tout haut ce qu’elle pensait tout bas. Elle préféra opter pour un discours plus neutre afin de ne pas le braquer. « Je comprends pourquoi. Cela te rend plus mature et viril. » Ce n’était qu’un simple compliment, mais Aurore en était plutôt avare habituellement, donc c’était assez positif venant d’elle.

Aurore était vraiment ravie de sa capture. « Ton tout premier Pokémon attrapé à la Falaise ! Il va falloir fêter ça ! » Une soirée entre amis, autour d’un verre, à se raconteur leurs exploits, ce serait juste parfait. La jeune maire de Bourg Ilek l’observait, et sa petite part de tendresse prit un instant le dessus. Il ressemblait à un enfant qui venait de découvrir un beau cadeau. Elle en avait croisé des hommes dans sa vie, mais celui-là était unique. « Je suis vraiment content. Il est incroyablement beau ! » Elle hocha la tête, approuvant. Mais Aurore finit par être intéressée par le Sabelette et à s’éloigner de son ami. Capturé dans sa Pokéball, elle était plutôt fière de son coup. La récupérant, elle écoutait Neal. « Woah ! Quel chance, Sabelette est un Pokémon super ! En plus, il est trop mignon ! » Aurore haussa un sourcil, jetant un regard étonné à son ami. « Tu trouves ? Personnellement, il ne m’intéresse pas. Je suis plus Pokémon Feu, comme tu le sais. » Elle rangea la Pokéball dans son sac en bandoulière. « Je ne compte pas le garder, mais en faire profiter un éleveur ou un collectionneur. Voire même un dresseur Pokémon pourquoi pas ? Sabelette n’est pas fait pour moi. » Neal connaissait assez Aurore pour savoir qu’elle disait vrai.

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Premier voyage au bout du monde

« Si tu avais le même souci que moi avec tes cheveux, je te jure que tu ne rirais pas aujourd’hui. » Neal l’avait-il bien regardé ? Elle était une fille, avec des cheveux longs et épais. Croyait-il que c’était simple de se coiffer le matin ? Heureusement, Aurore savait bien qu’il la charriait, alors elle ne le prenait pas du tout pour elle. Mais quant à parler de Sebastian… La jolie blonde ne lui interdisait pas d’en parler. Ce n’est pas parce qu’elle avait une dent contre lui qu’elle devait être désagréable avec Neal. C’est ce dernier qui souffrait le plus, pas elle. « Merci c’est gentil… Mais ce n’était pas le but. » Connaissant son ami, elle se doutait bien qu’il n’avait pas fait ça dans ce but initial. Il ne se rendait même pas compte à quel point il pouvait plaire, aussi bien aux hommes qu’aux femmes d’ailleurs. C’était perturbant qu’il n’en soit pas conscient, mais au moins, ça ne le rendait pas imbu de lui-même. Aurore porta son attention sur lui, l’observant rapidement, le voyant rougir. « C’est tout bonnement naturel en fait. » Tellement d’hommes et de femmes se pomponnaient des heures pour ressembler à quelque chose ou donner une image attrayante. Lui, il ne cherchait même pas, et il obtenait un résultat plus que satisfaisant. La jeune femme se détourna, décidant qu’il étant temps d’arrêter de faire des compliments.

« Pas tout de suite. J’espère que ça ne sera pas le seul Pokémon qu’on aura à fêter. » Aurore était plus que d’accord. Ce serait dommage de faire la fête pour un seul Pokémon. « J’espère bien qu’il y en aura d’autres. J’en veux aussi je te signale. » répondit-elle amusée. Mais elle ne voulait pas faire la fête pour un Sabelette. A la rigueur, peut-être pour l’argent qu’il allait lui rapporter. « Magnifique… C’est… magnifique. Tu avais raison ! » La jeune femme connaissait le paysage par cœur, mais elle ne s’en lassait jamais. Elle était vraiment contente qu’il aime. Elle aurait été déçu s’il n’avait pas apprécié la beauté des lieux. « J’ai toujours raison. » dit-elle avec une pointe d’humour, avant de redevenir plus sérieuse. « Cet endroit est le plus beau au monde à mes yeux. » Mais Aurore ne s’éternisa pas sur cette confidence, préférant rebondir sur les propos de son ami. « Oui, je trouve. J’adore les petits Pokémons. » Même si parfois, elle devait leur reconnaître quelques qualités, les pokémons mignons n’étaient pas son objectif premier. Elle était plus attirée par des Pokémon forts comme ce Machoc qui la narguait un peu plus loin. Elle vit son expression, et elle savait que ça ne lui plaisait pas forcément. « C’est ça. Avec moi, il finirait dans le stockage. Alors que si je le “confie” à une autre personne, il aura sûrement une meilleure vie. » Honnêtement, ses intentions n’étaient pas si nobles. Mais au moins, ce Sabelette n’irait pas à la TR. « J’hésite, mais je vais quand même tenter ce Machoc. Il pourrait être intéressant dans mon équipe. »

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Premier voyage au bout du monde

« Je ne suis pas inquiet pour toi. Je suis persuadé que tu vas trouver ton bonheur. » Elle espérait en attraper. Elle savait que certains Pokémon de type Feu vivaient dans les environs et elle rêvait d’en attraper un. Cependant, la Falaise réservait parfois quelques mauvaises surprises. Il lui était déjà arrivé par le passé de revenir totalement bredouille. La frustration, à ce moment-là, avait été à son paroxysme. Si elle n’attrapait pas ce qu’elle voulait, elle risquait d’être d’une humeur massacrante par la suite. Aurore l’observait s’émerveiller sur la splendeur du paysage. Comme quoi il n’y avait pas d’âge pour rêver, pour découvrir de nouvelles choses et surtout expérimenter. « Je comprends pourquoi. J’aurais vraiment dû venir ici avant. » Il est certain qu’il avait perdu du temps à rester à Bourg Ilek, à soigner ses Pokémon, puis à attendre Sebastian pendant des années pour rien au final. Cependant, les regrets n’étaient pas de mises. « Réjouis-toi, tu y es enfin ! Le plus important est le moment présent. » Et visiblement, vu les photos qu’il prenait, il profitait de l’instant présent.

« C’est ce que je souhaite. Que chaque Pokémon ait la meilleure vie possible. En espérant que ça soit avec moi… » Aurore suivit son regard et croisa les petites perles foncées de Roxy. Elle avait compris de quoi il en retournait. En même temps, Neal prenait tellement soin du bien-être de ses Pokémon. « Je doute qu’elle soit malheureuse. Tu es un très bon maître. Votre relation est assez…fusionnelle. Là où tu vas, elle te suit. Si elle était malheureuse, elle ne s’embêterait pas à ça. » Elle avait déjà vu des relations plus que malsaines chez plusieurs membres de la TR et leur Pokémon respectif, donc elle était bien placée pour savoir que Neal et Roxy s’étaient bien trouvés tous les deux. « Tu t’intéresses au Pokémon Combat maintenant ? » Silencieuse, elle marqua un temps d’arrêt, concentrée, l'écoutant pourtant d'une oreille. En tant que femme, elle savait évidemment faire plusieurs choses en même temps. « Tu savais que le corps du Machoc est essentiellement composé de muscles ? Même s’il a la taille d’un petit enfant, il peut soulever 100 adultes avec ses bras. C’est impressionnant ! » Aurore était assez impressionnée en effet. Non par les connaissances de Neal, elle savait qu'il était un excellent professionnel. Mais par les capacités de Machoc. « Félicitions ! J’espère qu’il ne va pas te mener la vie dure ! » Aurore se décida à lui répondre lorsqu’elle fut sûre que la capture soit réussie, un sourire aux lèvres. « Merci ! En fait, les Pokémon de type Combat ne m’intéressent pas particulièrement. Mais avoir une carte supplémentaire dans mon équipe peut être un avantage. Sa force n’est pas négligeable, puisque tu m'as dit toi-même qu'il pouvait soulever 100 adultes avec ses bras. C'est très impressionnant. Cela pourrait faire de lui un bon garde du corps. Une amie à moi en a un. Je sais que le dressage n’est pas toujours facile, mais je suis loin de me laisser impressionner par lui. Et si vraiment il ne m’est d’aucun atout, je verrai alors pour… » Mais la jolie blonde s’interrompit d’un seul coup, posant sa main sur le bras de Neal, avant de s’adresser à lui en murmurant. « Fais le moins de bruit possible et retourne-toi doucement. Il y a une jolie surprise derrière. » Elle avait le cœur qui battait la chamade, mais elle restait maîtresse d’elle-même.

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Premier voyage au bout du monde

« Et j’en suis heureux. Nous nous aimons beaucoup. Je ne sais pas ce que je serai sans elle. » Aurore comprenait son ami. Son Rubis et elle étaient proches. Ils se comprenaient et son Pokémon de type Poison semblait ressentir les émotions de sa maîtresse, assez pour savoir comment il devait réagir et s’adapter. Elle prenait soin de lui, elle l’aimait, et le retour était bien là. L’ayant eu adolescente, elle ne partageait pas la même relation avec lui qu’avec ses autres Pokémon. « Parfois, on s’attache trop. Et finalement, on n’imagine pas notre quotidien sans eux. » Il était étrange pour une TR de parler ainsi, mais elle ressentait ça pour Rubis. Sans lui, elle se sentirait totalement perdue et il lui manquerait terriblement. Evidemment, à ne colporter à personne, sinon elle risquait d’avoir quelques soucis avec ses “collaborateurs”. La jeune femme se surprit à regarder son Nidoran mâle avec tendresse, alors qu’il gambadait près de Roxy, tentant d’attraper des papillons qui voletaient autour d’eux. Cela méritait une photo et elle sourit à cette idée.

Et alors qu’ils discutaient tranquillement sur le Machoc qu’elle venait de capturer, ils furent interrompus rapidement par un intrus. Mais ce dernier était juste un magnifique intrus. Aurore, le cœur battant trop vite, ne quittait pas le Vulpix des yeux, comme aimantée. Combien de fois avait-elle espéré le voir d’assez prêt pour le capturer ? Mais quand Neal posa les yeux sur lui, elle sut que c’en était fini. « Il est… magnifique. » Le petit renard roux de feu était le Pokémon de ses rêves. Du moins, son évolution. Mais pour avoir un Ninetales, il lui fallait un Vulpix avant tout. Une bataille féroce se jouait en elle. Elle désirait le capturer. Sauf que son ami était chamboulé par cette apparition qu’il n’espérait pas. Les yeux remplis de larmes, elle ne s’attendait pas à une telle réaction. Pas si vive du moins. Elle l’observait, hésitante. Le Bien et le Mal bataillaient. L’un souhaitait qu’elle pense avant tout à Neal. L’autre exigeait qu’elle se comporte comme une véritable membre de la Team Rocket, et qu’elle n’ait aucun état d’âme. Quand le Pokémon sauvage fit un pas vers eux, elle resta immobile pour ne pas le faire fuir. Et puis lorsqu’elle vit Neal s’avancer vers lui, elle finit par lâcher prise. Malgré ses désirs, elle ne pouvait vraiment pas faire un coup aussi bas à son ami. Elle déglutit, faisant passer la pilule du mieux qu’elle le put. Pendant ce temps, le Goupix avançait prudemment, s’interrompant de temps à autre, remuant sa petite truffe noire, afin de sentir si un danger quelconque approchait. Il ne semblait rien avoir de menaçant dans le coin, puisqu’il finit par atteindre Neal. La petite boule de poils inspecta les chaussures du grand homme, puis le pantalon, sa truffe continuant son exploration. A la surprise d’Aurore, le Pokémon Feu finit par poser une patte sur la jambe de Neal, puis la deuxième. Elle retenait sa respiration, n’en perdant pas une miette. « Goupiix…?  » Il semblait vouloir quelque chose. Neal s’accroupit alors tout doucement, sûrement pour ne pas l’effrayer, puis finit par le prendre dans ses bras.  « Par Arceus… » murmura-t-elle, le souffle coupé.

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