Hécatombe Pokémon & Retrouvailles Familiales ▬ feat Neal

Mon arrivée à Bourg Ilek n'était pas le simple fruit du hasard. Non, à vrai dire, j'avais bien quelque chose en tête. Quelque chose que j'aurais probablement dû régler bien des années plus tôt... Quelque chose qui me rendait extrêmement nerveuse. Si revenir à Dilitirio m'avait permis de renouer avec Iona - même timidement - revenir à Bourg Ilek me rappelait de très bons souvenirs d'enfance en compagnie de mon cousin... Cousin à qui j'avais dit des atrocités à mon départ, vexée de ne pas avoir réussi à lui donner l'envie de partir avec moi. Neal... Nous étions si proches, enfants. Comme un frère et une sœur... Il était plus que temps d'essayer de réparer les erreurs commises des années plus tôt. Sept ans plus tôt à vrai dire. Cela faisait donc sept ans, que je n'avais plus parlé à mon cousin. Pas une lettre. Pas un échange... Je lui en veux toujours d'avoir préféré la sécurité de sa ville natale à une vie d'aventures avec moi... Mais mon cousin me manque. Notre relation, notre complicité... Et puis, les circonstances sont particulières, également... Je crois que j'ai besoin de renouer avec ma famille.

Le retrouver n'était pas bien difficile. Tout le monde ici savait me dire où Neal Crocker travaillait... et à quel point il faisait du bon travail. Cela ne faisait que renforcer ma culpabilité. Moi qui lui avait dit qu'il ne ferait jamais rien de sa vie, alors qu'il est aujourd'hui un soigneur Pokémon talentueux et apprécié... Bunny n'avait pas connu Neal très longtemps, d'ailleurs. Peut-être même ne l'avait-il vu qu'un seule fois en tout et pour tout, mais à la seconde où j'avais déclaré qu'aujourd'hui, nous devions aller rendre visite à mon cousin au centre pokémon, le regard de mon Sabelette s'était illuminé. Et cela faisait bien une heure qu'il trépignait d'impatience à l'idée de revoir Neal. Bulle et Absolem, eux, avaient essayé de se soustraire à cette « corvée » ; j'avais très vite compris qu'ils n'aimaient pas tellement sortir. Surtout Absolem, qui s'était découvert une passion sans nom pour les canapés et les lits. Bulle, lui, restait plus timide, ce qui pouvait expliquer sa crainte de l'extérieur. J'avais trois pokémons relativement différents, d'ailleurs. D'un côté, Bunny mon chromatique et hyperactif Sabelette beaucoup trop affectueux et sociable. D'un autre côté Absolem, mon très méfiant et paresseux Doduo, qui ne se montrait doux seulement qu'avec Bulle et moi, et qui n'aimait pas tellement Bunny – et réciproquement. Et puis, mon petit Bulle, adorable petit Carapuce timide, sensible et extrêmement doux, qui n'essayait jamais d'attirer l'attention sur lui. Je commençais à apprendre leurs différences, et leurs préférences, également. Et je voulais également profiter de ma visite au Centre Pokémon pour vérifier que la santé d'Absolem était bonne, j'avais l'impression qu'il était un peu malade ces derniers jours... Même s'il s'amusait toujours à prendre part aux chamailleries collectives...

L'une de ces chamailleries, d'ailleurs, éclata sur le chemin de la maison au centre pokémon. Bunny avait poussé Absolem, qui avait répliqué en le poussant à son tour et qui avait trébuché sur Bulle, qui était tombé à la renverse et qui s'était mis à pleurer sans réussir à se redresser tout seul. Autant dire que nous ne passions pas inaperçus. J'avais aidé Bulle à se relever, et nous avions décidé de marcher quelques pas plus loin ensemble. Derrière nous, Bunny et Absolem continuaient de se livrer une guerre sans merci, qui se prolongea jusque devant le Centre Pokémon. Jusqu'à ce que je me retourne, exaspérée. « OH MAIS CA SUFFIT VOUS DEUX ! » avais-je fini par crier, attirant de nouveaux regards sur moi. Mon Sabelette et mon Doduo m'avaient regardés avec des yeux ronds comme des billes. « Vous vous comportez comme des gamins, encore ! Bunny, tu me déçois, tu ne fais aucun effort pour intégrer Absolem. Et toi, là, ne fais pas l'innocent, je sais très bien que tu t'amuses à picorer le crâne de Bunny quand il essaie de dormir, juste pour l'emmerder ! Il faut que je fasse quoi, que je vous punisse, comme si étiez des gamins ?! » J'étais furieuse, et ça se ressentait. D'ailleurs, Bulle – très sensible – n'était pas loin de fondre en larmes à nouveau... Eh bien, je suppose que pour la discrétion, ce sera un autre jour...