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“Chanter, c’est comme honorer l’oxygène.” • faust

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Lun 15 Aoû - 12:11
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ENGHARAD & MINA

 
« Les petits fours sont prêts ? Parfait » fit-elle d'une voix impérieuse. Mina s'était habillée de la façon la plus élégante possible - d'une large robe aux accents des siècles derniers, qui sur elle, donnaient des effets princiers, bien qu'un peu décalés. Sa coiffure aux boucles improbables bougeait au rythme de ses mouvements de tête angoissés, pour voir si tout était fin prêt pour le gala de charité du centre scientifique. Tout était bon à prendre - alliés potentiels, investisseurs et âmes charitables voyant en la science l'avenir de demain. La sublime salle qu'ils avaient loué était garnie de lampions aux lumières dorées, et la déco était digne d'un palace. Mina s'approcha du festin, vérifia diverses petites modalités, et alla finalement rejoindre le groupe de scientifiques qui discutait. Mais, sur le chemin qui la menait droit à ses collègues, quelle ne fut pas sa surprise de voir, dans les loges improvisées menant à la scène surélevée où un groupe, si elle avait bien compris, allait jouer, une demoiselle aux allures excentriques. Mina cligna stupidement des yeux, arrêtée net dans son élan - cette créature faisait-elle partie de la troupe ? Elle voyait la chevelure aux tons chauds, le corps féminin, et elle sentit des appétits enfouis se réveiller insidieusement. Elle secoua la tête - ce n'était pas la première fois que la vision d'une sirène la faisait tressaillir. Mais elle avait abandonné l'idée de trouver quiconque puisse vouloir d'une femme bosselée de douleur.

« Je file accueillir les invités » déclara t-elle, et elle s'éloigna presque avec joie de la sublime déesse qui avait fait tonner son coeur le temps d'un battement. Il était mieux pour elle d'oublier cette vision. Elle se posta à la porte, et le vent frais de la soirée lui fit du bien, fit s'en aller la chaleur cuisante de ses joues rouges. Poignées de mains respectueuses et saluts plus amicaux, sourires de bienvenue, tout cela était à la fête, en même temps que les presque cinq cent personnes venues soit pour profiter du repas gratuit, soit pour réellement aider la science. Mina se glissa à l'intérieur avant que les portes ne se referment, puis se glissa jusqu'à ses collègues. « Il me semble avoir vu quelques personnalités haut placées, on pourrait les inviter à devenir donateur. La splendeur du geste redorerait bien certains blasons » grinça t-elle. Puis elle tourna la tête, et tout les mots qui se chamaillaient dans sa gorge furent étranglés par la vision céleste de la sirène aux cheveux roses. La scène lui allait bien, c'était le moins qu'on puisse dire. Mina sentit son ventre se tordre à l'envi - elle avait hâte d'entendre le son mélodieux qui sortirait de la voix de cette enchanteresse. La douleur de ses doigts, elle y penserait plus tard. Plus rien n'avait d'importance que cette sublime inconnue - n'y avait-il pas un philosophe qui avait fait remarquer qu'il était plus facile de tomber sous le charmes de choses inconnues, et qui le resteraient ? Jamais elle ne pourrait dire un mot à cette jeune femme, et c'était ce qu'il y avait de plus charmant ; l'idée de l'entrevoir dans l'ombre, de rester cacher dans l'obscurité, et de se repaître simplement de cette vue.
Puis elle se mit à chanter.

 
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Lun 15 Aoû - 23:20
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chanter, c'est comme honorer l'oxygène     



rp à deux

▬ birds sing after a storm. shouldn't we ?
Du monde. Trop de monde. Comme une agglutination massive, compacte. Effrayante. Une vaste marée de formes floues, de couleurs vives, de sourires hypocrites et de manières écœurantes. Voilà comment, dissimulée derrière les larges rideaux des loges, Engharad jugeait tout ce petit monde qui riait, se pressait et semblaient grossir à vu d’œil sous l'effet des toasts et des canapés ; la haute société, comme on l'appelait. Elle fronça les sourcils, le regard teinté de mépris et de jalousie mêlés. Ces gens riches, presque pourris par l'argent, qui ne se pointait à ce genre de gala que dans l'intention de se faire bien voir, d'étaler leur argent devant leurs compères ou pour se montrer en belle compagnie féminine. Combien d'entre-eux avait pris le peine de s'intéresser à la cause que défendaient les organisateurs ? Engharad n'osait même pas se poser la question, craignant que même le fait d'imaginer une réponse ne lui fasse que déprécier davantage la vue qui s'offrait à elle. Laissant le rideau retomber en place et plongeant ainsi les loges dans une semi-obscurité, elle lâcha un soupir avant d'aller rejoindre la petite troupe de musiciens au fond de la pièce.

« Ça en fait du monde, pas trop stressée ? » Un instant de silence s'en suivit, où Engharad émergea de ses pensées pour découvrir qu'on s'adressait à elle. Ses doigts s'étaient déjà entrelacés, jouant entre eux et trahissant sa nervosité de façon évidente pour ceux qui savait le décrypter ; jusque là, elle n'avait jamais eu l'occasion de chanter devant autant de personnes et - même si elle méprisait quelque peu ce public  - elle sentait une pression grandissante lui comprimer les poumons et obstruer sa trachée. « Mmmh mmmh. » Elle se dessina un sourire. Haussa les épaules. Leva les yeux au ciel dans un geste qui respirait la confiance. Tout se passerait bien, il suffisait de s'en convaincre pour que cela devienne vrai. C'est alors qu'elle aperçu du coin de l’œil un des organisateurs s'approcher d'eux, leur faisant clairement signe qu'il était bientôt l'heure de monter sur scène. Son sourire se crispa aussitôt, ainsi que tous les membres de son corps, et elle resta ainsi figée quelques secondes, le regard dans le vide, incapable de bouger malgré l'agitation qui animait soudainement les loges. Elle se sentit poussée - traînée - vers l'estrade, les jambes presque vacillantes et le cerveau toujours en arrêt. Elle fit quelques pas et vint se planter là, au milieu de la piste, les lumières braquées sur elle de la même manière que les indénombrables regards des invités.

Puis elle entendit doucement, délicatement même, la douce musique s'élever derrière elle. Reprenant alors un peu de consistance, elle s'approcha un peu plus du micro, y posa une main et le remonta jusqu'à ses lèvres. Oublier les autres. Ne pas y penser. Elle ferma les yeux. Fuir. Partir dans son monde à elle, dans les limbes de son univers. Laisser son cœur ralentir. Sa respiration se calmer. Contrôler le tremblement de sa voix, celui de ses mains et celui de ses jambes. Se calmer. Se laisser emporter. « I don't know how to say this ... but I have to go. » Les mots fondèrent sur sa langue, passèrent sur les rondeurs de ses lèvres et vinrent inonder la salle d'une voix grave et douce. Elle rouvrit les paupières mais resta aveugle au monde qui l'entourait ; il n'y avait plus qu'elle, les lumières embrasant sa longue robe pourpre, léchant la fente où se dessinait une cuisse nue et se répercutant sur sa crinière rose. Le reste était noir. Flou. Inexistant. « I will carry you in my heart until the bitter end. » La peur était partie. Envolée. Une nouvelle sensation coulait dans son sang, accélérait son cœur et portait sa voix. Une excitation, une certaine joie. Un moment intense qui ne lui semblait si personnel et qu'elle partageait cependant avec tous. Elle s'agrippa alors à son micro, éclatant dans ce dernier refrain avec toute la puissance qu'elle possédait. « And I'm sorry I can't tell you that I love you anymore or that I care about you more now than I ever did before. If you can hear my crying, then I'm sorry if it hurts. Although your pain has lifted i feel worse.»

Puis ce fut le noir sur elle. Les lumières de la salle s'éclairèrent timidement, baignant ce monde dans une atmosphère tamisée. Intime. Les applaudissements s'en suivirent, légers, rapides, et les discussions reprirent là où on les avait laissées. La scène fut dégagée, les musiciens retournèrent dans les loges et Engharad se sentit enfin respirer. Pleinement. Vivement. Elle s'en alla s'asseoir sur une chaise, un peu reculée du reste des artistes, et sortit une petite flasque de whisky qu'elle dissimulait sous les pans de sa robe. La douce brûlure de l'alcool lui fit plisser les yeux de bonheur. « Engharad, range ça ! Les organisateurs doivent encore nous débriefer avant qu'on rentre chez nous ! » La réplique lui fit glousser un petit rire enfantin ; que quelqu'un ose lui faire un reproche, il verrait bien ce qu'il se passerait.


hrp : #990000 & je viens de me rendre compte que j'avais pas mal écrit, mais il fallait bien ça pour compenser ta qualité °° les prochains risquent d'être plus courts, c'est juste que y'avait beaucoup à dire pour le premier RP. après je n'ai pas beaucoup développé car j'avais peur que ça fasse trop, mais n'hésite pas à me dire si tu es bloquée pour ta réponse, je rallongerais encore un peu la mienne ♥
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Mar 16 Aoû - 8:29
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ENGHARAD & MINA

 
 Mina avait joué du piano, autrefois, avant que ses doigts gourds n'empêchent tout mouvement un tant soit peu gracieux de ses mains. Elle aimait la musique classique, et en bonne vieille qui se respecte, jugeait avec un semblant de mépris les musiques de jeunes. Histoire de garder les formes, et parce que la techno et autres rythmes trop saccadés la faisait grimacer, à elle qui aimait les doux rythmes parfaits des siècles d'autrefois. Elle ne s'était jamais intéressé plus que cela aux voix. Oh, certes, il y avait toujours un certain charme dans chaque tonalité d'une gorge, mais ce n'était, après tout, que du bruit, qu'un son émit par un corps. Il n'y avait rien de plus logique et terre-à-terre qu'une voix. Jamais on ne l'avait charmée d'un murmure rauque, ou d'une voix cristalline.

Mais le sort en avait décidé autrement, et la sirène la prit avec elle dans son univers. Debout dans la foule, un peu sur la gauche, immobile comme un animal traqué, Mina buvait aux paroles, sans chercher du sens. Pour une première fois depuis longtemps, elle n'essayait pas de disséquer des émotions ou leurs origines. C'était la musique, la voix ensorceleuse, qui créait des époques à des éons de cet instant. Un frisson la parcourut - comment pouvait-on chanter ainsi ? C'est comme si la sirène y mettait chaque cellule de sa vie. Comme si elle se jetait, toute entière, dans le simple son qui sortait de sa gorge, et quelle musique, par Arceus ! Les yeux noirs, bordés de khôl, observaient minutieusement les mouvements, les jaugeant avec l'oeil féminin. Elle se demanda si un pokémon légendaire n'avait pas pris apparence humaine pour leur jouer un tour. Puis, tout cessa, la foule applaudit.
Pas elle.

« Tu n'as pas aimé, Mina ? » « Si, justement » murmura t-elle à son collègue, qui lui jeta un regard surpris. Il ne comprenait pas que, incapable de bouger à son corps défendant, c'était son palpitant en émoi qui rythmait les bravos de son esprit. Elle ne voulait pas se mouvoir, de peur de briser les souvenirs encore cristallins de cet instant. Puis, ce même collègue - Richard - prit la parole, quand les applaudissements se furent calmés. « Bon, vous savez ce qu'il vous reste à faire - parlez au plus de donateurs possibles. Souriez, faites les baver avec vos projets tout en restant mystérieux. Je file en coulisse pour briefer les musiciens, et je vous rejoins. » Richard s'éloigna, et le groupe de scientifiques s'éparpilla comme une volée de roucools. Mina, en deux pas, attrapa le bras de Richard. Le regard dur, déterminé, comme de l'acier noir - ne sachant exactement ce qu'elle faisait, sous l'impulsion du moment. « Je viens avec toi. » Arceus, qu'est-ce qui lui prenait ?! Elle n'avait pas le droit d'aller ennuyer la chanteuse, mais la voilà qui suivait presque docilement Richard, hochant distraitement la tête à ses remarques, essayant de se dépêtrer du chant qui lui collait au coeur.

La loge était petite, mais suffisante pour les musiciens. La lumière ici était tout aussi tamisée, et elle rendait grâce aux corps de la troupe. Mina se rangea à droite de Richard, les mains sagement croisées devant elle dans leur fourreau de soie noire. La tête bien droite, son coeur battait la chamade. Du regard, elle repéra immédiatement où se trouvait sa chimère aux cheveux étonnants. « Bonsoir, bonsoir, vous devez déjà me connaître, je suis Richard Eddison, j'ai pris contact avec vous pour cet événement. Voici ma collègue, Mina Bloom. » Mina retint de piquer un fard - elle ne s'était pas attendu à être présenter. Elle hocha imperceptiblement la tête, la gorge serrée - elle aurait été incapable de lâcher un mot, même si elle avait dû. « Nous avons grandement apprécié votre prestation. En deuxième partie de soirée, lorsque vous aurez également profité du repas et des boissons, si vous le désirez vous pourrez avoir un temps plus long sur scène. » Mina avait le coeur au bord des lèvres ; l'enchanteresse allait chanter de nouveau, de sa voix aux sorts mélodieux ? Elle attendait cela avec impatience et angoisse égales.

Richard venait sûrement de dire quelque chose qu'elle n'avait pas entendu, peut-être les avait-il invité à le suivre dans la salle, car les musiciens se mirent en mouvement et passèrent près d'elle. Mina hésita - le courage lui manqua soudain de prendre la parole. Elle ne le pouvait pas, n'en avait pas le droit. Toute sa détermination fondait devant la belle créature dans la loge. Mais elle allait sûrement s'en aller, elle aussi, foncer sur le repas, traîner avec les siens. Mina surveilla les musiciens qui partaient, comme si elle en avait le droit, comme un berger surveillant ses wattouats. Puis, ses yeux cherchèrent et trouvèrent les prunelles de la belle. Un sourire se plaqua sur son visage, qu'elle espéra ne pas être trop crispé. Elle n'arrivait même pas à la saluer.
Et maintenant ? songea t-elle, amèrement.



hrp. je te rassure, ton rp était parfait. ♥️ et fais de la longueur qu'il te plaira, moi, ça m'importe peu “Chanter, c’est comme honorer l’oxygène.”  • faust 1958099774 si c'est toujours de cette qualité là, que ça soit 25 ou 185 lignes, ça me va parfaitement. “Chanter, c’est comme honorer l’oxygène.”  • faust 1993643684



 
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Mar 16 Aoû - 11:46
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chanter, c'est comme honorer l'oxygène     



rp à deux

▬ birds sing after a storm. shouldn't we ?
Dans les loges, l'excitation était retombée comme un voile nocturne sur le monde. La plupart des musiciens s'étaient alors dispersés à la manière d'un vol d'oiseau, se mouvant doucement dans l'espace réduit des loges au son discret des talons et des petits rires. La plupart se changeaient, d'autres se revêtaient de bijoux à l’apparence tous  plus chers les uns que les autres, le tout dans l'unique but de se fondre plus aisément dans cette foule élitiste de l'autre côté du rideau ; dans ce monde qui n'était aucunement le leur et qui, malgré les parures et les tenues, ne le serait jamais. Toujours en retrait, Engharad balayait cette scène à la fois merveilleuse et grotesque du regard, un fin sourire étirant ses lèvres alors que son regard brillait d'amusement. Si elle avait pu, elle serait restée sur cette chaise pour le reste de la soirée, à détailler l'univers qui l'entourait et les personnes qui semblaient y habiter ; ces créatures superficielles, presque vides, dont uniquement l’apparence et l'argent brillaient de mille feux sous les douces lumières de la salle. On ne lui en laissa cependant pas l'occasion.

L'organisateur - un homme que l'on aurait surement pu qualifier d'attirant dans un passé lointain - apparu alors dans les loges, s'éclaircit la voix et fini par se présenter à la troupe de musiciens. Tous s'arrêtèrent net, fixant leur regard sur celui qui semblait se nommer M. Eddison, buvant ses paroles comme si elles étaient divines. Engharad, elle, ne lui offrit même pas une once d'attention. Ses prunelles grises avaient agrippé des formes féminines, de longues boucles rebelles et des yeux à en faire flancher plus d'un. La voix de Richard se fit plus loin, plus floue, mais elle continua à en saisir les nuances et attrapa même le nom de cette inconnue ; mina. Une esquisse de sourire illumina doucement son visage et elle en vint - sans s'en rendre compte - à mordiller légèrement sa lèvre inférieure, la curiosité et l'envie piquées à vif par cette femme respirant la science, la classe et la maturité. Un concentré pur, brut, magnifique d'intelligence et de charme mêlés. « Nous avons grandement apprécié votre prestation. En deuxième partie de soirée, lorsque vous aurez également profité du repas et des boissons, si vous le désirez vous pourrez avoir un temps plus long sur scène. » Elle cligna des paupières, sortant de ses pensées et de sa contemplation pour reposer son regard sur Eddison. Tenta vainement de reprendre le cours de ses paroles. Autour d'elle, la loge qui s'était comme pétrifiée à la venue des organisateurs s'anima alors, les musiciennes se dépêchant de retoucher leurs maquillages tandis que les hommes se rassemblaient déjà pour franchir le rideau. Lâchant un bref soupir, Engharad fini donc par se lever de la chaise.

Elle s'accorda tout de même un regard dans le miroir, un geste justifié par l'apparition de cette organisatrice qui nourrissait en elle un intérêt certain ; elle s'assura rapidement qu'elle était présentable, dissimulant à nouveau sa flasque sous le tissu sombre de sa robe, et alla rejoindre les quelques musiciennes qui prenaient la direction de la grande salle. C'est dans un concert de gloussements et de murmures qu'elles passèrent devant les organisateurs, ne leur accordant même pas un regard tant leur impatience était insoutenable. Elles disparurent rapidement, avalée par la large toile sombre des loges, laissant ainsi Engharad seule face à M. Eddison et sa collègue. « Engharad White. » Et elle leur tendit la main pour une salutation correcte, dans les formes. Donner son véritable nom de famille n'était même pas une option dans ce milieu ; tous devait connaitre la réputation des Faust et personne n'aurait tenté de comprendre la présence de cette princesse du crime ici. On l'aurait mise à la porte sans question ni ménagement. Faire des vagues n'était pas ce qu'elle cherchait. Se faire virer, encore moins. Surtout depuis que son regard avait pu se poser sur son interlocutrice. « Peut-être pourrais-je vous voler un moment de votre précieux temps ? Je nourris un certain intérêt pour la science et aurais beaucoup aimé savoir pour quelle cause ce gala récoltait de l'argent. » Puis elle se tourna uniquement vers Eddison et, d'un air innocent, continua : « Je comprendrais cependant que vous ayez beaucoup à faire. »
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Mar 16 Aoû - 12:20
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ENGHARAD & MINA

 
 La foule bigarrée et pomponnée de musiciens semblait prête à se fondre avec les autres donateurs. C'était sûrement à celui ou celle qui serait le plus resplendissant, comme un caillou ornemental. Mina appréciait rarement les couleurs chaudes, son teint de porcelaine préférant la noirceur ou les couleurs sombres. Ses collègues lui avaient souvent fait le reproche qu'elle avait une allure bien trop sinistre, mais elle s'en fichait. Pourtant, alors qu'elle pénétrait dans la loge, un frisson joua le long de sa colonne vertébrale, et elle se demanda si elle n'aurait pas dû à son tour se parer de plumes et de bijoux, mais cela aurait valu à tenter de vendre ce qu'elle n'avait plus depuis longtemps - ses charmes. Cela ne l'empêcha pas de garder une tête haute, encadrée par ses cheveux bouclés, tressés, relevés, encadrant ses traits qu'elle espérait neutres.

Ses oreilles sifflaient encore des harmoniques précieuses. Elle entendait vaguement Richard à ses côtés, et ne faisait nullement attention à sa voix. Elle préférait se concentrer sur celle qui continuait de chanter dans sa tête ; elle n'aurait voulu pour rien au monde gâcher cette réminiscence. Mina prit garde à ne pas trop regarder dans sa direction, et dût malgré elle observer tout le monde. La plupart des présents semblait prêt à partir, à se fondre dans la foule et à profiter de la soirée. Mina respira doucement, pour s'emparer d'un parfum - mélange de leurs odeurs à tous, et elle se mit au défi de deviner quelle fragrance était celle de cette sirène fantasmagorique. Soudain, tous furent levés. Richard à ses côtés, ils vérifiaient que tous partaient. Pourtant, ce sont ses mouvements à elle qu'elle captait à l'orée de son regard, à travers ses longs cils. C'est à peine si elle vit Richard faire du gringue au groupe de demoiselles, c'est à peine si elle entendit leurs rires à tous. Comme une impératrice, elle avançait de son pas impérieux, comme une déesse, une panthère sur son territoire. Mina aurait voulu se dire qu'elle n'était pas sous le charme, mais cela aurait été un mensonge, et même pas un bon.

Une main tendue, des doigts fins, qu'elle hésite à toucher la première - et les siens, de doigts, qui sont tordus, camouflés sous la soie, comme on cache une cicatrice ... Richard serra la main, et Mina fit de même, peut-être quelques secondes de plus que ne l'aurait voulu la bienséance. Elle sentait la douce chaleur de sa paume, et leurs doigts se quittèrent dans une caresse involontaire, lente et cruelle. Engharad White. Les mots se gravent, avec leur mélodie, dans son crâne. Elle se retient de plisser les yeux, pour mieux observer encore la douce enchanteresse de plus près. Le souffle de Mina se rive en elle alors que Engharad suggère une discussion. L'intérêt qui brille dans ses yeux pâles est-il feint ? Y'a t-il réellement une importance à savoir qu'elle pourrait contrefaire sa curiosité ? Et la voilà qui, avec une subtilité amusante, semble accrocher Mina à elle pour mieux repousser Richard. Avant que ce dernier n'ai le temps de répliquer, ses joues rosissant en voyant que son charme ne fonctionnait pas sur cette musicienne là, Mina prend la parole. « N'as-tu pas dis que nous devions nous dépêcher de faire bonne impression aux donateurs ? Je m'en occupe. » « Très bien » fait-il, et à la manière d'un coq, s'éloigne, la tête haute, la démarche raide. Mina se tourne vers Engharad avec un sourire en coin, et les mots s'échappent de sa bouche, comme du verre aux arrêtes tranchantes, sans qu'elle sache les arrêter : « Il ira consoler son égo égratigné avec l'attention de vos compagnes. » La voilà qui discute, qui ose même dire du mal de Richard ! Elle se retient de lever une main à sa bouche, comme pour retenir sa propre voix. Ne va t-elle pas se blesser, à jouer avec le feu ? Mais Engharad a beau être la flamme aux mouvements dansants, elle ne regrettera sûrement pas une simple discussion.

« Ainsi vous éprouvez de l'intérêt pour les sciences ? » Mina ne peut cacher son étonnement - la plupart des belles femmes ne s'intéressent guère qu'à elles-mêmes, du moins celles qu'elle a rencontré. Egocentriques, imbues d'elle-mêmes, pauvres choses ayant besoin d'être protégées. Mais elle était injuste - bien des femmes étaient fortes, indépendantes, curieuses et intelligentes. Et elle ne doutait pas une seconde que Engharad soit de celles-là. « Nous avons organisé ce gala pour que les âmes charitables, et les donateurs dont le blason se doit d'être redoré, puissent financer les différents projet du centre scientifique. » Cela lui semblait si ennuyant ! Elle préférait quand c'était Engharad qui parlait , elle aurait pu l'écouter toute l'éternité, la mélodie de sa gorge, qu'elle chante ou qu'elle discoure. « Souhaitez-vous que je vous laisser aller vous restaurer tranquillement avec vos compagnons de scène ? » s'enquérit-elle, encore étonnée qu'on puisse chercher à discuter avec elle. Pour Mina, Engharad faisait montrer d'une curiosité polie, et peut-être avait-elle préféré en apprendre plus auprès d'une femme.

Elle se massa les doigts le plus discrètement possible, pour en atténuer le feu. Ses os fragiles la faisaient soudainement souffrir, et elle aurait aimé que Engharad ne soit pas témoin de son sourire se crispant légèrement. Elle détourna donc le visage, afin de cacher sa propre gêne. Elle ne voulait pas déranger la chanteuse, mais elle devait avouer que sa présence avait quelque chose de spécial. C'était comme découvrir un pokémon chromatique - pour la scientifique qu'elle était, voir des émotions submerger son esprit calme, c'était étonnant. Elle ne trouvait aucun sujet, rien à dire, parce qu'elle se sentait écrasée, et par la douleur, et par l'entité féminine qui partageait son espace. Elle brûlait de féminité, de vigueur, et Mina s'en sentait ragaillardie et étrangement remuée. Elle finit par déposer son regard sur la demoiselle, presque timidement. Tel l'oiseau qu'elle ne voudrait pas faire s'enfuir d'un mouvement brusque, elle en était à souhaiter tout et son contraire, la voir rester, discuter avec elle, tout en la laissant partir, pour ne plus ressentir cette intimidation naissante au creux de ses reins, cette sensation qu'elle éveillait, petit à petit, un feu couvant.

 
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Mar 16 Aoû - 13:39
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chanter, c'est comme honorer l'oxygène     



rp à deux

▬ birds sing after a storm. shouldn't we ?
Son sourire s’agrandit lorsque Mina prit la parole, se rangeant de son côté et poussant subtilement Eddison à s'en aller. Il sembla se crisper, fronça les sourcils alors que ses yeux glissèrent grossièrement sur le visage de la chanteuse, sur son cou et sa poitrine, puis tourna finalement les talons en acquiesçant. Les traits faussement détendus, la mâchoire serrée et le regard presque dur, Engharad le regarda s'en aller, partagée entre son exaspération éclatante et l'envie de faire bonne figure. « Il ira consoler son égo égratigné avec l'attention de vos compagnes. » Elle sembla aussitôt s'adoucir, amusée par la vision caricaturale qui s'imposait à elle ; les jeunes musiciennes battant des cils et souriant aux anges devant cet organisateur dont l'âme transparaissait comme repoussante - comme si sa fortune et ses belles paroles l'enveloppaient d'une beauté évidente pour les autres, un charme devant lequel Engharad restait cependant insensible. Mieux que quiconque, elle connaissait la corruption et les masques innocents ; savait s'en méfier et avait appris à s'en tenir éloignée.

Ses prunelles se détachèrent de la silhouette masculine qui s'éloignait et vinrent se poser délicatement sur les traits de Mina lorsque cette dernière, visiblement surprise, lui répéta ses propres mots. Dans une toute autre situation, Engharad aurait pu se sentir blessée par cet étonnement, répliquant surement que même ceux ne vivant pas dans la haute société pouvait montrer des onces d'intelligence. Elle ne le fit cependant pas ; elle n'en ressentit même pas le besoin. De plus, elle avait bien conscience de ne pas vraiment être à sa place, elle qui n'avait jamais fait d'études et qui venait d'une famille où la connaissance n'était pas la principale qualité. Le doute était donc permis. « J'aime l'art. Et j'imagine qu'à un certain point, la science en fait partie. » Elle n'en dit pas plus, de peur peut-être qu'on trouve le raisonnement stupide ou que son manque de lumières ne devienne trop flagrant. Le fait était qu'Engharad ne connaissait rien de la science, des codes et des manières, du lexique et même des grandes idées ; elle venait d'un monde où on ne cherchait pas à comprendre le fonctionnement des choses, l'essence des créations et où on ponctuait les phrases d'insultes et de fautes d'orthographes.

Elle laissa donc Mina parler sans l'interrompre, se nourrissant de cette classe et de cette élégance qu'elle ne pourrait jamais avoir. Pendant un instant, elle se demanda même si les Faust pouvaient être des donateurs - et dans ce cas-là, si l'action serait vue d'un bon œil - mais se ravisa bien vite de demander. Le don qu'elle pourrait faire serait de toute manière bien maigre et il n'apporterait rien à sa famille si ce n'est des moqueries de toutes parts. Non, là n'était malheureusement pas le moyen de redonner un peu de prestige et de fierté à son patronyme. Ses pensées durent partir trop loin, dans ces endroits sombres de sa mémoire, et se trahirent sur son visage qu'elle voulait pourtant avenant. « Souhaitez-vous que je vous laisser aller vous restaurer tranquillement avec vos compagnons de scène ? » Elle écarquilla les yeux, un peu prise au dépourvue, ne sachant quoi dire, quoi inventer, pour que l'organisatrice reste à ses côtés. « Non. » Juste un mot, un simple son, qui franchit les barrières de ses lèvres sans même qu'elle n'y prenne garde. Comme une réaction instinctive, une réponse du cœur, qui ne laissait le choix ni au doute, ni au questionnement. Une affirmation.  

Elle lâcha Mina du regard, un peu gênée par cette rapidité, cette panique soudaine, et chercha bien vite à se justifier. « Je ne suis pas vraiment à l'aise lorsqu'il s'agit de me mêler à la foule. »  Elle laissa un sourire grandir sur ses lèvres. « De plus, jamais un chanteur digne de ce nom ne se permettra de manger juste avant une prestation. » Elle se rendit compte alors que son envie de s'accaparer Mina pour le reste de la soirée était bien égoïste ; l'organisatrice avait surement d'autres tâches importantes ou ne ressentait peut-être pas la même envie qu'Engharad. Elle semblait d'ailleurs ne pas être très à l'aise, comme saisit par une gêne, un malaise qui se lisait sur ses traits malgré ses tentatives pour le cacher. « Mais je ne veux pas non plus vous priver de vos invités. Je suis sûre qu'ils vous seront de bien meilleure compagnie que je le suis. » Une lueur malicieuse se nuança alors dans son regard alors qu'une idée germait dans sa tête, tout de même désireuse de jouer toutes ses cartes avant de laisser Mina s'en aller. « Je peux cependant vous proposez quelques gorgées de plaisir en ma compagnie. » Sur ces mots, elle écarta légèrement le tissu de sa robe et laissa entrevoir la petite flasque d'alcool glissée dans son porte jarretelle. Il était possible que Mina trouve la proposition trop osée, peut-être même indécente, mais c'était un risque qu'Engharad était prête à prendre.
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Mar 16 Aoû - 15:16
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ENGHARAD & MINA

 
 

Jamais Richard ne lui avait semblé aussi dérangeant. Mina ne désirait qu'une chose : être seule avec Engharad. C'était un besoin pressant, comme un tisonnier dans le coeur. Un désir presque douloureux, plein d'une foi enfantine, comme si le seul fait de se retrouver en face-à-face avec la jeune femme permettrait de toucher des rêveries du bout de ses doigts gourds. Le voir s'éloigner fut comme une bouffée d'air frais, à tel point qu'elle se laissa aller à une critique qu'elle n'aurait jamais osée en temps normal. Se sentir observée sous les yeux frangés de longs cils noir était intimidant - pourtant Mina avait connu bien des situations plus précaires et dangereuses. Mais c'était là sa faiblesse - les courbes féminines avaient sa préférence, et elle n'avait jamais su résister à des yeux de biche et un sourire éclatant, surtout quand la demoiselle avait une voix pareille.

Sa réflexion fit réfléchir Mina, et elle se sentit, pour un temps, plus détendue. « L'art fait partie d'un peu tous les domaines, quand on y songe, non ? » La science pouvait amener beaucoup aux arts de la scène, que ce soit grâce à des fumigènes complexes ou grâce à des machineries ; l'art en lui-même permettait aux épanouissements humains d'arroger les limites. Mina n'avait jamais été douée pour les arts, même étant petite et jouant du piano. Elle aurait aimé, mais son esprit cartésien la poussait à décortiquer chaque particule des arts qui l'entouraient. « Je me demande jusqu'à quel point les domaines qui nous entourent s'entrelacent. » Elle réalisa qu'elle parlait à voix haute, et porta ses doigts à sa bouche, comme pour y replacer ses mots. Elle rougit vaguement, la gêne reprit sa place en son sein comme une pierre foudre en son écrin.

Elle ne se sentait clairement pas à sa place, et elle doutait même que sa présence soit agréable pour la pauvre jeune femme. Qui aurait voulu de sa compagnie, elle, la vieille scientifique rébarbative ? Un sourire compatissant ponctua ses lèvres, les relevant et faisant apparaître et disparaître certaines rides, illuminant ses prunelles noires comme de l'encre. Elle comprenait parfaitement, étant agoraphobe. Au final, c'était mieux de se tenir ici, sinon elle se serait faite discrète, aurait rasé les murs, le coeur emballé par l'angoisse, puis se serait terrée en cuisine en faisant semblant que tout allait bien. « Ha ? A cause de la digestion ou de l'haleine ? » fit Mina d'un air taquin, en reprenant ses airs déterminés habituels, le temps d'une seconde, d'un souffle, d'un battement de coeur. Décidément, la présence d'Engharad épanouissait une fleur d'émotions en elle ; chaque pétale vieillie semblait retrouver une seconde jeunesse, comme si une décennie s'effaçait à chaque seconde de leurs souffles mêlés. Mina fut sur le point de déclarer quelque chose, bien que ce fut confus - elle ne savait si expliquer qu'elle-même angoissait à l'idée de se mêler de la foule, et que la compagnie d'Engharad était la seule qu'elle désirait, en cet instant, quand le mouvement ferma ses lèvres entrouvertes. La main d'Engharad écarta le bas de la robe, et ce fut un éclair de chair, de tissu et de mouvement. Mina recula d'un pas, une bouffée de chaleur en ayant entrevu ce qu'elle n'aurait du, une cuisse fine entourée d'un porte-jarretelle délicat. La proposition était si amicale, si tranquille, et l'alcool l'aiderait à apaiser sa douleur. Elle hésita une demi-seconde, devant le regard attentif d'Engharad, puis elle prit une décision, ses doigts gantés se crispant. « Je reviens. »

Elle disparut dans un bruit de froufrous, alors que sa robe noire à corset disparaissait avec le reste de son corps. Elle alla chercher ce à quoi elle songeait, et une petite minute plus tard, elle arrivait dans la loge, les joues roses, et posait sur une table deux timbales de faux métal. Tout ici, dans cet évènement, se devait d'être faux mais clinquant. L'apparence au détriment de la qualité. Mais elles étaient là, toutes les deux, et les masques étaient tombés, peut-être n'y en avait-il jamais eu - elles n'avaient pas eu le temps de faire semblant. « Je me permets. » Elle prit une chaise par son dossier et la glissa près de la table. Elle cacha comme elle pu le soulagement de ses genoux fatigués, en croisant ses jambes de manière féminine. Elle n'avait plus l'audace, elle, de porter des robes fendues, mais elle appréciait la fraîcheur de ce vêtement sur Engharad - elle était belle, elle le savait. « Je dois vous avouer que je porte moi-même une certaine gêne lors des événements rassemblant beaucoup de monde. » Elle eut un sourire désabusé. « Je ne suis jamais entourée, quand je travaille, mais on insiste à chaque fois pour que je vienne, que je présente mes projets qui doivent ennuyer tout le monde. Vous êtes un peu ma sauveuse, aujourd'hui » fit-elle avec un rapide coup d'oeil amusé.

Le brouhaha à l'extérieur était bien coupé, malgré les cloisons peu épaisses de la loge de fortune. Mais Mina n'avait d'yeux que pour Engharad. La chanteuse semblait exsuder la force tranquille, et cela remuait Mina plus que de raison. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu un tel coup de coeur, aussi rapidement, aussi profondément. Avec une certaine sagesse, elle préférait apprécier cet instant simple, sans avancer quoi que ce soit, en muselant l'espoir de la revoir. C'était une rencontre d'un soir, et elles allaient partager elle ne savait quel alcool. C'était mieux que l'angoisse de la foule, l'ennui des donateurs. « Vous chantez divinement bien » complimenta Mina, en ajoutant pour ne pas paraître incisive : « Qu'est-ce qui vous a poussé dans l'art ? » L'intérêt était vif, doué d'une curiosité insatiable, comme un brasier ardent. Le regard brillait, comme de l'onyx fondu, et ne cessait de papillonner, n'osant se poser trop longtemps sur la chevelure flamboyante, sur le visage aux traits délicats. Cela aurait été comme se brûler les ailes.

 
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Mar 16 Aoû - 18:41
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chanter, c'est comme honorer l'oxygène     



rp à deux

▬ birds sing after a storm. shouldn't we ?
Engharad laissa un petit rire sortir d'entre ses lèvres, à la fois doux et discret. Elle aimait la répartie de la scientifique, son sens de l'humour léger et fin ; pour toute réponse, elle lui offrit un clin d’œil entendu. Mais lorsqu'elle releva un pan de sa robe, dévoilant sa peau et le porte-jarretelle qui l'habillait délicatement, elle ne put manquer de remarquer le mouvement de recul de son interlocutrice. Pensait-elle qu'Engharad allait se dévêtir, ici et maintenant ? Ou l'alcool était-il interdit dans les loges et la simple présence d'une flasque pouvait leur attirer de gros ennuis ? Elle cru voir une lueur d'hésitation dans son regard, puis Mina tourna la tête et annonça qu'elle reviendrait tout de suite. Engharad resta donc plantée là, un peu perdue, un peu indécise sur l'attitude à aborder. Avait-elle fait une erreur ? Ses doigts relâchèrent le tissu noir et sa main remonta jusque dans ses cheveux, qu'elle remit nerveusement en place tout en scrutant la porte d'entrée improvisée des loges. Mais alors que les minutes défilaient, la pression se fit de plus en plus présente, se transformant même dans un frisson électrique qui lui parcouru la colonne vertébrale. Sans même le remarquer, elle s'était remise à mordiller sa lèvre et le goût métallique du sang commençait à se répandre dans sa bouche.

Puis elle perçut un mouvement, une légère vague sur l'immense rideau, avant que celui-ci ne s'efface pour laisser réapparaître Mina. Seule. Et souriante. Engharad sentit les muscles de son corps se relâcher, l'anxiété s'envolant dans un long soupir, et elle accueilli avec un sourire certain la scientifique à ses côtés. C'est alors que cette dernière déposa deux verres sur la table, sous-entendant ainsi son accord quant à l'invitation d'Engharad. « Je me permets. » Elle rapprocha une chaise et la musicienne ne tarda pas à faire de même. Attrapant à nouveau sa petite bouteille d'alcool, elle servit un fond de whisky à Mina puis fit de même pour elle ; Engharad avait toujours aimé boire, fumer et faire la fête, mais elle savait aussi se poser et apprécier le doux goût de l'alcool sur sa langue, dans sa gorge. Se laisser bercer par les effluves atypiques et cette légère saveur fumée. Elle regretta un instant de ne pas avoir de glaçon, mais en plongeant le bout de ses lèvres dans le liquide, Engharad se rendit compte qu'il n'y en avait pas besoin ; la flasque avait préservée l'alcool dans une température parfaite.

Mina reprit alors la parole, partageant ses craintes sur le fait de se retrouver en plein milieu d'une foule ; un malaise que la musicienne ne pouvait que comprendre, elle-même ayant un mal fou à se contenir lorsqu'elle se présentait sur scène. Il était cependant vrai que leurs situations différaient sur beaucoup de points - à Engharad, on ne demandait que d'être belle et de savoir chanter, alors que pour Mina, il fallait être classe, avoir de la conversation et se montrer persuasive pour les dons. Elle méritait bien un peu d'admiration. Reposant son verre, la jeune femme posa un regard doux sur son interlocutrice et lui murmura de sa voix grave et douce :  « La nature humaine pousse parfois les gens à être insensibles à ce qu'ils ne comprennent pas. Cela ne veut pas dire que vous êtes ennuyeuse, juste que vous êtes plus intelligente qu'eux. »

Engharad rougit lorsqu'elle fut complimenter sur sa voix ; ce n'était pas la première qu'on lui en faisait la remarque et son arrogance habituelle la rendait parfois indifférente à ce genre d'éloge. Pas aujourd'hui. Sentir le regard de Mina sur elle, percevoir ces paroles franches et admiratives, lui réchauffa le cœur et lui illumina le visage.   « Hum ... » Engharad laissa sa phrase en suspens, ne sachant trop quoi dire, quelles passages de sa vie lui dévoiler et quelles parties camoufler dans l'ombre.  « Je crois que ça a toujours été là, quelque part en moi, comme une évidence. » Elle abandonna les courbes de Mina du regard et leva les yeux sur le plafond, cherchant dans les tréfonds de sa mémoire une explication plausible à cette question qu'on ne lui avait jamais posé.  « J'ai eu un ami qui se passionnait de dessin et qui en a fait son métier. J'imagine que ça m'a fait ouvrir les yeux sur ce que je voulais être et ... voilà. » De la main, elle désigna la loge dans sa totalité.
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Mer 17 Aoû - 10:14
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ENGHARAD & MINA

 
 

S'asseoir avait été un réel soulagement. Ses pauvres genoux, douloureux à cause de sa position debout qu'elle avait tenue trop longtemps, semblèrent grincer de l'intérieur dans une sensation de feu. Mais Mina avait l'habitude, et elle songeait déjà à la flasque d'alcool, et aux médicaments qu'elle avait dans sa manche. Le mélange serait explosif, sûrement dangereux, mais tout était bon pour faire passer la douleur, même quelques minutes. La douleur l'emmenait à des éons de la réalité, dans une époque connue d'elle seule, une bulle solitaire colorée du rouge de la brûlure de ses os et du crissement de sable de ses articulations vieillies. La gorgée de whisky s'empara de son corps, et y inséra des braises autrement plus agréables. En quelques minutes, la gorge chaude, Mina se sentit un peu plus détendue.

La remarque de Engharad la fit ciller, cligner des yeux peut-être un peu stupidement. Les yeux brillants, elle détourna finalement le regard, intimidée, puis émit un petit rire fêlé, non par l'émotion mais par l'alcool. C'est d'une voix basse et grave qu'elle répondit avec un certain cynisme : « L'intelligence ne se mesure pas au poids des connaissances. C'est la façon dont on utilise sa façon de penser. Quelqu'un en sachant peu sur divers domaines peut se révéler tout aussi intelligent qu'un scientifique de renom, tout simplement parce qu'il sait se servir de ses pensées, qu'il peut mener à une conclusion logique. C'est comme de petits carrés qui s'emboîtent » déclara t-elle, en essayant d'expliquer son point de vue, avant de réaliser que c'était peut-être bête de lancer un débat là-dessus. Engharad avait essayé d'être gentille, après tout. « Mais merci. » Pourtant, elle se jugeait elle-même ennuyeuse ; une vieille sotte qui radotait sûrement. Encore heureux qu'elle ne se soit pas encore lancée dans un sujet scientifique, ou Engharad allait être noyée dans le flot de termes techniques. Mina ne désirait pas cela. Peut-être fut-ce pour cela qu'elle changea de sujet, relativement subtilement.

Mina riva ses yeux sur la bouche d'Engharad, hypnotisée par le mouvement des lèvres, les dents qui saillaient quand elle parlait, par la voix qui sortait de cette gorge douce où palpitait le carmin vital. Mina suivit le mouvement de la main, espérant ne pas avoir été surprise à la regarder de trop près. « Je vois. » Elle hocha la tête doucement. Elle admirait ces gens qui choisissait une voie dangereuse, risquée, celle des arts et du voyage. Dire adieu au confort d'une maison, devoir braver le temps et les tollés possibles d'un spectacle. « Je vous respecte d'avoir fait un tel choix. Vivre une vie de spectacle doit être parfois difficile, mais vous resplendissez, comme si les difficultés pouvaient être repoussée d'un geste délicat de votre main. Pourtant, je pense qu'il faut du courage pour suivre cette voie. » Elle haussa les épaules ; l'alcool lui déliait la langue. Elle s'efforçait de s'inspirer seulement d'elle, de ne pas s'appesantir sur elle-même. Une nouvelle gorgée réchauffa son corps transi de douleurs. Elle aurait aimé pouvoir prendre ses pilules. Ses mains gantées posées sur ses genoux semblaient être deux noeuds d'arbres tordus. Quel âge pouvait-elle avoir, cette sirène au chant céleste ? Elle était jeune, fraîche et déterminée. Elle ressemblait à une épée, à une rose, à une flamme. Mina était contente que le centre scientifique ait fait appel à cette troupe. « Vous êtes venu dans cette ville uniquement pour cet événement, ou vous avez d'autres dates prévues ? » Mine de rien, elle espérait la revoir. L'alcool avait cette tendance à faire renaître son espoir ; elle tenta de l'étouffer avec le coussin de la réalité, mais malgré elle, elle se sentait fébrile, doucement fébrile, à l'idée de pouvoir l'écouter encore chanter, en dehors de cet événement, dans une liberté propice à autre chose.
Autre chose que la politesse.

 
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Jeu 18 Aoû - 14:26
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hrp : je sais, j'ai mis du temps à répondre :c pour ma défense, hier était la dernière journée de la première saison d'overwatch et je voulais être bien classée °° /va se cacher/


chanter, c'est comme honorer l'oxygène     



rp à deux

▬ birds sing after a storm. shouldn't we ?

Engharad ne s'était jamais questionnée sur son attirance pour l'art. Sur cette envie constante de chanter, de jouer, parfois même de danser. Ce n'était pas un trait génétique, encore moins une habitude qu'on lui avait inculqué petite ; le talent était souvent mal vu dans les rangs de l'organisation, considéré comme une faiblesse de l'âme, un défaut pour ces brutes qui se voulaient insensibles. Fades et conditionnés. Elle avait donc beau chercher, remuer ses souvenirs les plus profonds, questionner ses actes passées et remettre en perspective des choix qui lui avaient semblé évidents, Engharad n'arrivait pas à mettre le doigt sur une possible réponse. Une moue balaya son sourire alors qu'elle secoua lentement secouer la tête ; elle ne se souciait finalement guère de trouver une explication. Vivre au jour le jour, telle était sa devise, et les raisons d'anciennes actions ou décisions lui importaient désormais peu.

Son regard rejoignant celui de Mina, elle vit cette dernière acquiescer, avant de lui faire à nouveau quelques compliments. Cette fois-ci, Engharad ne rougit pas, ne laissant même apparaître qu'un sourire poli et quelque peu forcé ; elle avait trouvé cette voix en fuyant une autre, en abandonnant sa famille et ses amis, en courant aveuglement vers les mirages d'une vie qui lui semblait meilleure. Ce n'était pas du courage, juste un soupçon de folie qui l'avait ébranlé et auquel elle avait succombé. Pour lequel elle avait quitté tout ce qui lui était cher. Elle se retrouva ainsi à déglutir difficilement, les souvenirs de cette ancienne vie resurgissant dans son esprit, fantômes à la fois attirants et rancuniers. Se sentant ainsi glisser vers les limbes de son passé, Engharad porta son verre à ses lèvres et avala une grande gorgée de whisky. Comme si l'alcool coulant dans son corps parviendrait à submerger ces émotions grandissantes. Elle ne pouvait pas perdre pied maintenant, alors qu'elle n'avait  coupé les ponts que depuis quelques mois, et retourner à cette vie misérable et décadente qu'avait été la sienne. Cette simple pensée la conforta dans ses idées.

« La condition d'artiste est difficile, en effet, mais c'est un choix que j'ai fais et que j'assume maintenant. » Qu'elle semblait grande, forte et mature en disant cela. Déterminée et sans crainte. Mina n'avait de toute façon pas besoin de connaitre les subtilités de la vérité et s'inventer un courage qui n'en était finalement pas un ne pouvait faire de mal à personne. Le sourire renaissant sur son visage, elle ajouta d'une voix plus légère : « Et puis, je suis surtout bien accompagnée. Et je dois dire que ça aide parfois beaucoup. » Du menton, elle désigna la petite flasque toujours présente sur la table. En réalité, Engharad était plus du genre à se griller des cigarettes pour se calmer et non à s'enfuir dans l'alcool dans le but de se détendre lors de ses concerts ; une addiction était suffisante, elle ne voulait pas non plus les collectionner. Mais en venant réperer pour le gala et en découvrant les loges, elle avait bien vite compris qu'elle ne pourrait user son briquet au risque d'enflammer les rideaux, la salle et les invités.

Mais voilà qu'elle y pensait, à cette cigarette glissée entre ses lèvres, aux bouffées de nicotine et à la cendre tombant sur le sol. Soudainement nerveuse, elle ne redescendit sur terre qu'au doux son de la voix de Mina. « Vous êtes venu dans cette ville uniquement pour cet événement, ou vous avez d'autres dates prévues ? » Engharad fronça les sourcils, cherchant rapidement dans sa mémoire si on l'avait récemment contacté pour un contrat à Bourg Ilek, avant de secouer la tête. « Je ne fais pas réellement partie de la troupe, je suis juste venue remplacer le chanteur habituel. A vrai dire, je suis plus du genre à chanter sur la route ou les petits bars, ce soir fut une grande première pour moi. » Elle laissa un petit rire gêné s'élever dans les loges. Pour elle qui était si fière, si arrogante, le malaise évident qui l'avait prise sur scène était à la fois honteux et indigne. Maintenant, elle espérait juste que les lumières aveuglantes braquées sur la scène avaient quelque peu camouflée son trouble et que Mina ne l'avait pas relevé. « Et je comptais rentrer demain à Neros. » Elle but une nouvelle gorgée d'alcool, se camouflant de moitié derrière son verre alors que ses prunelles venaient se fixer sur celles de Mina ;  comme si, inconsciemment, elle attendant un signe, une réaction.


hrp2 : je viens de me rendre compte que je ne te donne rien à répondre D: du coup je peux rallonger un peu si tu veux ♥
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Ven 19 Aoû - 17:43
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ENGHARAD & MINA

 
 

Mina ne se lassait pas de la regarder. C'était comme faire face à un paysage époustouflant, ou à un tableau exquis ; Engharad se mouvait, et chacun de ses mouvements semblait une danse, chaque mot sortant de ses lèvres une chanson carillonnant dans les oreilles de la scientifique. Elle était tout bonnement ensorcelée, et la conscience qu'elle avait de ce charme ne l'empêchait pas d'y être totalement soumise. Elle n'avait absolument pas noté le malaise de la jeune femme ; si elle l'avait remarqué, elle n'aurait de toute façon rien dit par politesse. A la mention de la flasque comme soutien, Mina eut un petit sourire amusé. La chanteuse avait du répondant, et c'était plaisant de voir cette force en elle.

L'air de ne pas y toucher, voilà que Mina menait l'interrogatoire, en laissant derrière elle des informations personnelles ; cela l'arrangeait que d'en apprendre plus sur la sirène aux cheveux de carmin rose. Mina sembla abasourdie de comprendre qu'elle était une artiste seule. D'après ce qu'elle savait, de loin, de la vie d'artiste, ils réussissaient mieux en bande. Une voix seule avait du mal à se faire entendre quand, avec des instruments, des danseuses, les gens avaient tendance à s'approcher par curiosité. La dernière phrase était un choc auquel elle s'attendait, mais elle ne put s'empêcher, durant un instant, de froncer les sourcils, comme si cette nouvelle la gênait, l'embarrassait, ou ne s'imbriquait pas dans ses plans.« Oh je vois » fit-elle d'une petite voix, puis en tentant de cacher son trouble, « la vie d'artiste sur route doit être palpitante, une journée dans une région, une nuit dans l'autre. »

Une idée traversa soudain la scientifique, et elle eut presque rougit en y songeant, mais les mots furent plus rapides qu'elle. Ils s'étaient nourris de sa gorgée d'alcool, et ils brûlaient dans sa gorge, en s'échappant. « Vous devez, avec les autres artistes, dormir à l'hôtel peut-être ? Ou dans une auberge ? » Et si elle dit non, Mina, que vas-tu faire ? susurra une petite voix vicieuse. « Dans tous les cas, vous ne repartirez pas les mains vides ; le public et Richard vous ont apprécié, je pense qu'il prendra vos noms et vos numéros, peut-être pour un prochain gala. » Elle avait englobé Richard et les autres, mais elle gardait en elle le flot de sentiments qui l'avaient prise. Elle aurait été incapable d'exprimer de façon claire les émotions qu'avaient fait naître le chant d'Engharad, et il y avait là-dedans quelque chose de gênant pour une femme de son âge. « Je devrais être là-bas, avec tous ces riches personnages, à leur vendre mes projets sur les évolutions pokémons, à quémander des machines complexes pour trancher les secrets de l'ADN. Mais non. Je suis en train de boire avec une sublime inconnue, et le pire, c'est que je passe sûrement une meilleure soirée que ce que j'avais cru. »

Elle eut un gloussement en détournant le regard. Son verre avait été vidé, et peut-être que la chaleur qu'elle ressentait était uniquement dû à son ingurgitation du whisky. Peut-être.

 
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Sam 27 Aoû - 15:42
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chanter, c'est comme honorer l'oxygène     



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▬ birds sing after a storm. shouldn't we ?
Engharad ne pu s'empêcher de sourire à la remarque de Mina ; ainsi, elle voyait le monde des artistes comme une aventure sans fin, un défilé de paysage et une exquise liberté. Si seulement. En réalité, la vie sur les routes était bien inconfortable, souvent la cause d'une existence pauvre et solitaire. Engharad ne se préoccupait pas de l'argent, vivant encore sur ses économies longuement amassée, et c'était probablement une des raisons pour laquelle ce mode de vie lui convenait. Et lorsqu'elle sentait son lit devenir soudainement trop grand pour elle, elle n'avait jamais eu beaucoup de mal à trouver des bras pour l'enlacer et un corps pour la réchauffer. « Vous devez, avec les autres artistes, dormir à l'hôtel peut-être ? Ou dans une auberge ? » L'amusement se mua en surprise sur le visage d'Engharad, puis ses traits se détendirent pour enfin dégager un mélange de douceur et de malice. La demoiselle n'était pas aveugle ; elle avait remarqué la gêne de mina lorsque leurs regards se croisaient, avait déchiffré ses grands yeux où brûlaient parfois un brasier de désir inavoué et avait discerner sous quelques compliments une réelle attirance. Et cette dernière question ne faisait que confirmer tous les doutes qui s'accumulaient depuis plusieurs minutes.

Mais Mina ne lui laissa pas le temps de répondre, enchaînant sur un autre sujet, cherchant à brouiller les pistes, à effacer ses paroles. Trop tard. Engharad avait plongé ses prunelles dans celle de Mina et, pendant un instant, il lui sembla qu'il n'y avait rien d'autre dans la pièce que cette superbe femme pleine d'élégance et de charme. Elle aurait pu se lever, attraper le visage de Mina et plaquer ses lèvres contre les siennes. L'attraper par la taille et, la forçant à se relever, l'attirer contre elle. Sentir ses formes, goûter sa peau. Se laisser envoûter par son parfum et s'oublier dans ses bras. Elle sentit alors les poils de ses bras s'hérisser, son corps répondant à l'appel secret qu'elle lui lançait. Le sang pulsait dans sa poitrine alors que son cœur semblait s'être emballé dans un rythme rapide. Mais alors que l'envie se fit si forte qu'elle en était presque insoutenable, Engharad détourna la tête, se mordant fortement la lèvre dans le vain espoir de reprendre possession de ses moyens. Elle ne pouvait pas ; pas ici, pas comme ça. Mina était une femme reconnue, intelligente, et ceci était son gala. La chanteuse n'avait en aucun cas le droit de laisser ses désirs prendre le pas sur sa raison et de risquer bien plus qu'une simple réputation si quelqu'un entrait dans la loge. Elle se composa donc un sourire et tenta de se raccrocher aux paroles de la scientifique.

 « Je passe aussi une bien meilleure soirée que je ne l'avais cru. » Sans vraiment y penser, elle se leva et alla attraper son sac à main posé sur le sol. Elle en sortit un petit carnet, dont les feuilles virevoltèrent jusqu'à qu'elle en trouve une immaculée, attrapa un stylo et vint griffonner une suite distincte de chiffres et de lettres. Elle arracha la page et vint la déposer devant Mina. « Vous êtes la seule pour qui j'accepterais de chanter à nouveau à Bourg Ilek. » Elle abandonna le bout de papier et, passant son sac à main au bras, commença à se diriger vers la sortie de la loge. En passant au niveau de Mina, elle posa une main sur son épaule - elle frémit à ce contact - et lui adressa un dernier murmure :  « Voilà l'adresse de mon hôtel, si l'envie de boire quelques autres verres après votre gala vous fait envie. » Ses lèvres se mirent à nouveau à picoter, comme si le sang y remontait pour exiger qu'on les presse contre celles de Mina. Elle sourit donc une dernière fois et, avant qu'elle perdre le peu de contrôle qu'elle avait, sortit des loges. Beaucoup la dévisagèrent alors, certains tentèrent même de lui parler, de la complimenter, mais Engharad ne ralentit pas et traversa la salle d'un pas rapide et décidé. La tête haute, le torse bombé et le regard droit ; elle semblait respirer l'assurance et la confiance. Mais au plus profond d'elle, elle avait peur ; et si Mina ne venait pas ?


je clos donc le RP ♥ comme ça il est pas trop long °°
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Ven 2 Sep - 13:42
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ENGHARAD & MINA

 
 

Mina se sentait ridicule. Non seulement l'alcool avait tendance à désinhiber sa personnalité un peu distante, froide et logique, mais elle avait aussi l'impression de perdre le contrôle des petits tics tels que les regards en coin ou ses sourires. Pour une femme de son âge, cela ne se faisait pas. Elle tenta de se redresser pour paraître moins ridicule, puis arrêta d'essayer. Ce n'était guère la peine de se donner du mal - Engharad était jeune, belle et intelligente ; comment une vieille de sa sorte pouvait l'intéresser ? Mais les deux yeux féminins de la sirène démentaient ses pensées, et l'espoir absurde ne cessait de pétiller comme des bulles dans son ventre.

L'entendre affirmer qu'elle passait une bonne soirée avait quelque chose de réconfortant. Au moins, elle n'était pas la seule à apprécier la compagnie de sa vis-à-vis. Mina la suivit du regard, presque distraitement. Les mots qui suivirent, alors que Engharad lui tendait un papier, la firent frémir. Que répondre à cela ? Ces mots venaient du coeur, et Mina sentit ses joues rosirent alors qu'elle prenait le papier, dévorant avidement des yeux les numéros et les lettres. Le temps qu'elle relève ses prunelles, Egharad semblait s'être éloignée de plusieurs kilomètres.

Elle n'arrivait plus à dire un mot, le souffle coupé. Elle n'eut que la force de lancer un sourire entendu, puis Engharad sortit. C'était sûrement tant mieux, car Mina se sentait faible, le coeur battant à tout rompre. Elle porta la main à ses joues brûlantes, puis à son coeur affolé, et d'un geste plus doux, à ses lèvres. « Son hôtel. » Dire ces mots rendaient la réalité plus tangible. Toujours en souriant, elle rangea le papier dans sa poche, et retourna au gala. La fin de la soirée promettait d'être exceptionnelle, et elle ne tint pas en place. Le temps passait à des fluidités différentes, quand l'impatience vous ronge.

HRP. rp clos de mon côté, on voit ensemble pour la suite ♥


 
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