Il attendit quelques instants. En voyant les regards interrogateurs de Goupix et de Caninos, Oscar se contenta de poser son index sur sa bouche pour leur faire signe de ne pas trop faire de bruits. Il s’accroupit alors, dans l’espoir de se montrer moins imposant qu’il pouvait le sembler pour des Pokémons du haut de son mètre soixante-dix sept. Newt en profita pour descendre pour venir rejoindre ses compagnons et attendit patiemment aux côtés de son dresseur.
Les minutes passèrent, et rien. Oscar s’en trouva un peu frustré. Il prit quelques bout de Poffins qu’il écrasa pour les diviser, et en jeta quelques uns dans les hautes herbes. Il ne savait même pas si des Pokémons s’y trouvaient, mais il espérait bien que ça en attirerait des biens. Il en avait croisé beaucoup, mais espérait en trouver un qu’il ne pourrait avoir presque qu’ici. C’était peut-être un peu exigent de sa part, mais à Alola, il pouvait se le permettre.
Alors il attendit, plein d’espoir à l’idée de voir un pokémon extraordinaire apparaître d’entre les fourrés. Il aurait pu jouer au Petit Poucet, en mettant là des miettes de Poffins jusqu’à une Pokéball pour appâter un Pokémon par exemple, mais l’idée lui semblait tellement malhonnête pour les Pokémons qu’il ne préférait même pas penser à la mettre en application. De plus, c’était probablement la meilleure technique pour les faire fuir. Il eut une pensée pour le Caninos craintif qui n’avait pas voulu de lui lors de son premier jour de capture, et pria pour ne plus balancer aussi maladroitement une Pokéball sur un Pokémon de la sorte.
Il attendait. Sac à dos ouvert sur les Pokéballs et les Poffins en rab, il pinça les lèvres sous la force de l’impatience et ne vit qu’un Goélise tournoyer autour de leur tête à plusieurs mètres au-dessus d’eux. Encore lui ? Était-ce le même Goélise qui les taquinait à chaque fois ? Il secoua la tête, et reporta son attention sur les fourrés qu’il espérait voir bouger.
Mais les secondes passaient, puis les minutes s’entassaient. Agacé, Oscar finit par se relever, et passa les bretelles de son sac à dos pour mieux l’ajuster.
« Bon allez, y a rien par ici. Allons un peu plus loin, okay ? »
Il adressa un bref sourire à ses Pokémons, et les suivit vers les hauteurs. Les hautes herbes étaient partout ceci dit, et le jeune collectionneur avait encore un infime espoir de voir débarquer un Pokémon qui l’aurait fait rêver pendant longtemps ou qui provoquerait la même excitation que l’Absol ou le Raichu. Il avait fait de bonnes rencontres ici, c’était vrai, et il chérirait à jamais le souvenir d’Alola. Il avait simplement besoin de sa petite apothéose pour parfaire le tout.
Il ne tarda pas à tomber sur un autre petit Toudoudou. Ce dernier semblait complètement perdu. Oscar fronça les sourcils en le voyant.
« Moi qui pensais qu’ils étaient rares… »
Le petit Toudoudou regardait autour de lui, mais en voyant Oscar et ses Pokémons arriver, il prit peur et s’enfuit en courant à toute vitesse vers les hautes herbes où il disparut. Un peu surpris par son initiative, Oscar échangea un regard surpris avec ses Pokémons, haussa les épaules, et reprit sa route. Il aurait été peiné de le voir s’enfuir en temps normal, mais il avait déjà eu la chance de capturer un Toudoudou peu avant. Il fut d’ailleurs soulagé de voir que le seul Pokémon qui détalait à sa simple présence était un des seuls qu’il possédait déjà dans son Pokédex. Il l’aurait mal pris si ça avait été un Pokémon qu’il voulait, comme le Caninos avec qui il s’était rattrapé ce jour-même. Il ne savait même pas encore si son ami était un mâle ou une femelle. Comme l’avait été Goupix le jour de sa capture, pour le moment il n’était que « Caninos », et pourtant il était déjà fortement attaché à lui.
Le petit chemin était joli. À défaut de ne pas y trouver de Pokémons, Oscar y trouvait de beaux paysages et sentit un sentiment de liberté et de tranquillité relaxant l’envahir en s’en rendant compte. Il ne fallait pas qu’il se prenne trop la tête avec ses captures, et en voyant le magnifique paysage, il s’en rendit compte. Il avait déjà capturé neuf Pokémons parfaits à ses yeux, et ce sur une île paradisiaque. Au fond, il se sentait chanceux. Il ne savait pas trop combien de temps cette aventure prendrait, et si elle prendrait fin un jour, mais il voulait profiter de chaque journée passée dans la nature et auprès des Pokémons. Il s’y sentait apaisé et avait envie d’explorer encore plus d’endroits sauvages.
Son regard tendre se posa sur son Osselait, puis son Goupix et son Caninos. Il trouvait qu’ils formaient une bonne équipe, à quatre, mais savait que si une place était disponible dans son équipe, il ne saurait pas quoi faire des autres. Il tenta d’écarter le petit pincement au coeur, et se promit de vite trouver une solution. Peut-être pourrait-il demander conseil au Professeur Pokémon de la région, si du moins il pouvait le trouver.
En montant, ils se retrouvèrent sur le flanc de ce qui semblait être le début d’une montagne. Quelques arbres en bordaient les rebords et des zones entières de hautes herbes parsemaient la région. Oscar ne doutait pas une seule seconde de la qualité de vie des Pokémons qui pouvaient se trouver ici. Il y avait un point d’eau un peu plus loin qui devait abriter beaucoup de Pokémons eau et laisser boire le reste, de plus les températures étaient agréables et le temps devait toujours être au beau fixe malgré la position changeante de l’île d’Alola.
Ici, il se sentait libre. Certes, il n’aurait pas dit non à un peu de compagnie humaine, mais l’expérience lui avait montré qu’il valait mieux être seul que mal accompagné et que la qualité valait mieux que la quantité. Malheureusement, il l’avait un peu appris à ses dépends.
Faire cette aventure tout seul était un défi pour lui. Il avait beau être introverti, ce n’était pas un de ces introverti qui recherchait la solitude en permanence. Il aimait être seul de temps en temps, notamment pour recharger ses batteries et pour avoir un peu de temps pour lui, mais il n’était pas complètement solitaire. Il essayait simplement de chercher des gens qui lui convenaient, des gens un peu comme lui, qui l’accepteraient comme il était et non comme il avait fait semblant d’être pendant toutes ces années. Souvent, il s’était demandé ce que diraient la plupart de ses « amis » s’ils savaient. Il ne pensait même pas à la petite bande qu’il avait eu au lycée et qui le suivait comme des toutous tout simplement parce qu’il était populaire auprès des filles. Il les détestait tous et parfois, s’en voulait d’avoir fait autant de conneries juste pour s’intégrer. Il se demandait quels auraient été ses amis s’il avait su montrer ses vraies facettes. Peut-être aurait-il de meilleurs amis que ceux qu’il avait traîné derrière lui pendant toutes ces années, s’il avait fait ça.
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