On the road [CAPTURE SOLO] plaine

« On the road »

Lorsque le singe qu'il portait fut un poids bien trop lourd à soutenir, Mako la déposa au sol et se reposa quelques instants. Il n'avait pas anticipé que les plaines de la liberté serait si vastes. Il n'avait pas réfléchit non plus que toute la route qu'il avait fait pour atterrir à ce point devrait être effectué, dans le sens inverse. Mako regarda les alentours qui s'offrait à lui, et entra dans une profonde réflexion. Il ne savait combien de kilomètres le séparait de l'orée des plaines. Il ne savait pas non plus combien de kilomètres étaient nécessaires à parcourir avant de pouvoir les quitter. En somme, il était complètement perdu. Il se mit alors à peser le pour et les contraires des solutions qui naquirent de son intense réflexion. Continuer tout droit ? Il réussirait ainsi à quitter les plaines, mais dans combien de temps ? L'idée de passer la nuit au sein de ses terres peuplées de pokémons sauvages, parfois agressifs, ne lui plaisait aucunement. Il ne lui restait plus qu'une option.

« Maki, faisons demi-tour. Nous sommes perdus, c'est le seul moyen pour nous de pouvoir sortir de ces plaines. Qu'en penses-tu ? » La Férosinge n'eut aucune réaction. Le policier soupira, et prit l’initiative de tourner des talons et d'entamer le chemin inverse. Maki le suivit avec un pas lourd, signe de son extrême démotivation. C'est ainsi qu'ils repassèrent sous entre les sapins qui formaient l'allée par laquelle ils étaient passés quelques minutes auparavant. Evidemment, le Pomdepik trônait toujours sous un de ses branches, preuve d'une immobilité totale.  

014 © Lunay's invention

« On the road »

Durant leur traversée inverse, le duo rencontre des paysages plus que familiers, puisqu'ils les avaient déjà traversés, avec plus de motivation toutefois. Les protagonistes étaient à la fois pressés d'arriver à l'entrée des plaines, mais également déçus de devoir les quitter. Mako aurait espéré rencontrer davantage de pokémons rares, bien qu'il avait réussi à avoir de belles prises. Il n'oubliait pas l'adrénaline qui avait augmenté son rythme cardiaque durant ses captures. Ces images qui resurgissaient de sa mémoire le dotèrent en motivation, ce qui rendit le retour beaucoup moins pénible qu'il ne l'avait imaginé. Maki, quant à elle, restait déroutée devant autant de pas à faire, d'autant plus que ses pattes étaient très courtes et qu'elle avait dépensé toute l'énergie dont elle disposait lors des aventures qui avaient rythmé leur chasse.

S'il y avait une image qui se trouvait dans les oubliettes de sa mémoire, c'était bien celle de l'Aspicot qui était venu agripper son cou. Toutefois, il s'en souvenu avec réalisme lorsque cette scène se réalisa de nouveau. Avec un léger grognement, Mako s'en saisit et le déposa au sel, avec un humanisme exemplaire, comme il l'avait fait plutôt. Se félicitant intérieurement de son comportement bienveillant, il continua sa route sans apercevoir le coup de pied de Maki donné à la larve.

014 © Lunay's invention

« On the road »

Lorsqu'un bruit s'échappa d'un buisson, le périple connut une nouvelle pose, et le duo sportif adopta une posture offensive, attendant avec hâte ce que cachait la verdure. Quelques branches se mouvèrent, afin qu'un œuf ne s'en échappe. Cet œuf en cachait un deuxième, un troisième, puis un autre, et encore un autre. Mako avait déjà entendu parler de l'existence d'un pokémon formé de plusieurs œufs, dont chacun représentait une émotion. Il s'amusa ainsi à l'examiner avec plus d'attention, essayait d'assimiler le sentiment affilié à chaque œuf. Il reconnu sans difficulté la peur, la joie et la tristesse, mais resta dubitatif concernant les restantes. Ce jeu l'amusa, ce qui provoqua un rire qu'il n'arrivait pas à réprimander, ce qui sembla offusquer l’œuf de la colère. Mako s'excusa auprès de lui, mais cela ne semblait lui suffire. C'est ainsi qu'il chargea le policier, qui se mit à courir afin d'éviter d'être recouvert par une omelette. Maki, qui n'était pas d'humeur à jouer au jeu des sept différences, se rendit compte que son dresseur courrait un danger, d’intensité plus que modérée. La Férosinge accourut ainsi vers les œufs en furie, et les frappa à force de coups de points et de pieds, avec une rage terrifiante. Le petit singe ne s'arrêta que lorsque le pokémon sauvage rebroussa chemin, et disparut dans le buisson sous lequel il avait fait son entrée.

Mako ne manqua pas de remercier son petit singe avec une caresse affective, et s'en éloigna, par peur de se prendre un coup à son tour. Mako reprit sans route sans s'attarder, craignant le retour de l’œuf colérique.

014 © Lunay's invention

« On the road »

Leur demi-tour les conduisit face à nouveau pokémon, que Mako avait déjà croisé plusieurs fois à Bourg-Ilek. Un petit Nidoran, femelle si sa mémoire ne lui jouait pas des tours. Le policier appréciait ce pokémon au cuir bleuté. Même le plus sanguinaire des tyrans craquerait pour un rongeur aussi adorable. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du Lieutenant, avant qu'il ne l'esquive. Bien qu'il le trouvait d'une beauté louable et semblait calme, Mako ne s'y arrêta pas et se prometta de capturer ce pokémon dans un futur proche. Le problème restait le même, il ne disposait plus que de 3 pokéballs, puisqu'il avait utilisé la moitié de celles qu'il avait emportées avec lui. Un passage à la boutique pokémon s'imposait, et ce dans les plus courts délais. Il se décida ainsi d'y passer le lendemain, afin de pouvoir réaliser des chasses beaucoup plus fructueuses que celle qu'il avait entrepris ce même jour. Bientôt, avec une centaine de pokéballs stockés dans son sec, rien ne pourrait l'arrêter. Il pourrait ainsi capturer tous les pokémons surgissant sur sa route.

Avec un amère goût de frustration en bouche, Mako laissa la petite Nidoran derrière lui et continua de se rapprocher de l'entrée des plaines de la liberté, en jetant un oeil empathique à Maki qui semblait exténuée par ce voyage sans fin. Le dresseur rassura son pokémon en lui signifiant que la sortie (ou l'entrée, c'est selon) se rapprochait à grands pas.

014 © Lunay's invention

« On the road »

De nouveau, une adorable créature imposa un arrêt à Mako dans sa progression vers la sortie des plaines de la liberté. Un pokémon de taille minuscule, qu'il avait déjà aperçu auparavant sans en savoir beaucoup sur son identité. Un... Posipi peut-être ? Tout ce qu'il savait était que cette petite créature était dotée de pouvoirs électrique, et qu'elle possédait un acolyte au type similaire. On pouvait les différencier grâce à une variante de couleurs. Le Posipi qui lui fait face était tachetée sur le bout des joues d'un cercle rougeâtre, ornée du signe "+". Le Lieutenant trouvait cette petite créature aussi fascinante qu'elle était agréable à regarder. Le fait qu'un pokémon quasi-similaire lui correspondait attisait également la curiosité du policier. Il restait beaucoup de mythes et de légendes qui lui étaient inconnues. Ces lacunes l'empêchaient d'être un bon collectionneur pour l'heure. Effectivement, un collectionneur se doit de connaître toutes les particularités des pokémons qu'il possèdes, même les plus infimes. Si le plus grand des collectionneur possède l'ensemble des pokémons (ce à quoi il aspire innocemment), alors il se doit de tout savoir sur tous les pokémons peuplant l'archipel. Cette dimension de la profession de collectionneur l'avait également motivé à le devenir. Mako était un homme très curieux, du moment qu'il n'était pas obligé de rendre dans un musée ou à engloutir des centaines de livres pour obtenir des informations. De son point de vue, vivre aux côtés des pokémons qu'il capturait était le meilleur moyen d'en savoir un maximum à leur sujet. C'est ainsi qu'il voyait l'enrichissement de ses connaissances pokémons qui l'attendait, avec ses captures à venir.

Le Lieutenant se pencha vers le Posipi, lui adressa un fin sourire, et le complimenta sur l’aplomb qu'il avait eu à lui bloquer la route, et sur la beauté de son pelage. Il se redresse, lui fit un signe d'au revoir accordé avec sympathie, et motiva Maki (qui adressait un regard noir au Posipi) à reprendre leur route.

014 © Lunay's invention

« On the road »

Le duo sportif continua leur ascension vers la sortie tant attendue. Toutefois, Mako fut étonné de ne pas être repassé par le jardin sauvage dans lequel ils s'étaient reposé. S'agissait-il d'un mirage causé par la fatigue qui avait précédé leur footing ? Le Lieutenant aurait aimé y retourner, afin de profiter de l'ambiance apaisante de ce dernier et des senteurs agréables qui y régnaient. Il aurait ainsi pu s'assoupir une dernière fois, bercé par les couleurs pastelles des fleurs fraîchement écloses, la peau réchauffée par les derniers rayons de soleil qu'offraient l'astre solaire. A son plus grand malheur, il semblait que le duo avait emprunté un chemin différent, terreux et plus hostile qu'un champ de fleurs. Ainsi, Maki et Mako étaient condamnés à marcher sans relâche, et ne connaître un repos qu'une fois rentrés à l'appartement du policier. Ils continuèrent ainsi le retour sur leur repas, dans une partie richement boisée des plaines. Mako espérait simplement que le chemin sur lequel ils se trouvaient ne les mènerait pas au nord des larges plaines, ce qui les éloignerait davantage du point d'entrée qu'ils essayaient de regagner.

Une imposante coccinelle s'échappa d'une branche d'un des arbres qui parsemaient le paysage environnant. Mako la regarda voltiger avec surprise, puis continua sa route avec une certaine anxiété. Arriverait-il à s'extirper de ces plaines, semblables à une prison verdoyante ?

014 © Lunay's invention

« On the road »

Mako commençait à reconnaître quelques détails qui lui laissaient supposer que l'entrée était proche, ce qui le remplissait de joie. Maki, à son tour, sautilla gaiement à la vue d'un arbre parfaitement banal. Le policier supposa aussitôt qu'il s'agissait de l'un de ceux sur lesquels elle s'étaient suspendue à leur arrivée. « Tu vois Maki, je t'avais dit que l'entrée... enfin la sortie n'était pas loin ! Nous allons enfin pouvoir manger un morceau et nous reposer ! Nous l'avons bien mérité ! » En réponse, la Férosinge affublât un violent tacle à son dresseur, qui manqua de tomber au sol.

Mako aurait extériorisé sa colère en recadrant Maki si un pokémon n'était pas apparu. Il ne s'agissait pas de n'importe quel pokémon, mais l'un de ceux que Mako désirait le plus ardemment. Sa surprise fut grande lorsqu'il vit un bulbe verdâtre se mouvoir au milieu de cet environnement aux détails familiers. « Oh ! Bulbizarre ! C'est un Bulbizarre ! Il me le faut à tout prix !». Maki lança un mauvais œil à son dresseur, puis au pokémon qui semblait ignorer le duo.

Comme à chaque fois qu'il avait croisé un pokémon qui avait attisé son intérêt, le Lieutenant ouvrit son sac avec empressement et y pêcha une des deux pokéballs qui lui restait. Mako était tellement impatient à l'idée de cette capture qu'il fit tomber la balle métallique plusieurs fois, avant de la lancer avec une concentration exemplaire sur le Bulbizarre qui restait imperturbable. Mako espérait plus que jamais que ce pokémon ne prendrait pas la fuite, ce qui le rendrait fou de rage, contrairement à Maki qui s'en verrait singe la plus heureuse de l'archipel.

014 © Lunay's invention

« On the road »

Comme à son habitude lors d'une capture, Mako avait croisé ses doigts dans son dos et avait les yeux mis-clos, question de superstition. Toutefois, il ne tarda pas à apprendre que les signes du destin n’appellent pas forcément la réalité. Lorsqu'il ouvrit franchement les yeux, il vit un jet rosé s'évader de la pokéball qu'il venait de lancer, et Bulbizarre qui s'en éloignait tranquillement, avec la même nonchalance qu'à son apparition. Maki essaya de le rattraper, mais la Férosinge était bien trop exténuée par leur voyage pour suivre la cadence du bulbe verdoyait qui s'éloigna bien vite. Mako assista à la scène, avec des remords sans pareille. « Oh non, Bulbizarre... Je voulais vraiment que tu deviennes mon nouveau compagnon...», soupira-t-il, en restant immobile. Il s'agissait de son premier échec de capture, et celui-ci était particulièrement amer. Bulbizarre était un pokémon que Mako désirait vraiment attraper, lui trouvant une certaine beauté, affectionnant ses évolutions, et trouvant une certaine utilité à ses lianes. De plus, voir ce pokémon tant convoité s'échapper avec tranquillité, sans qu'il ne puisse retenter de la capturer constituait une torture mentale pour le policier, qui mit quelques minutes avant de pouvoir retrouver la pleine utilisation de ses membres.

La déception laissa place à la colère. Mako assista ainsi à un regain d'énergie, et accéléra le pas. Si ce n'était pas ce Bulbizarre-ci qu'il avait pu capturé, ce serait un autre. Ou un autre pokémon qu'il souhaitait vraiment posséder sans son équipe. Après tout, il lui restait deux pokéballs, bien qu'il n'aurait pas penser utiliser quatre d'entre elles durant cette chasse. Plus motivé que jamais, le Lieutenant scruta les paysages qu'il traversait, à la recherche du bulbe tant convoité.

014 © Lunay's invention