Je n'aurais jamais cru revenir à Dilitirio, mais le fait est que j'y suis. Tout ici m'est familier, presque trop, et un nœud se noue dans ma gorge au fur et à mesure que j'avance dans ce village où j'ai passé une majeure partie de mon existence. Mes pas me portent vers la petite maison que j'ai loué pour revenir m'installer dans le coin, et mon seul réconfort actuellement est de voir Bunny sautiller avec un air plus heureux que jamais. Je crois que lui, au moins, est content de revenir chez lui, et son bonheur arrive à me faire légèrement sourire. Je suis exténuée, néanmoins, et même si l'envie de courir jusqu'à chez Iona tout de suite est forte - quoi que l'appréhension de la revoir l'est plus encore - je préfère attendre demain. J'ai appris qu'elle était devenue championne d'arène, je ne veux pas la déranger si tard, alors qu'elle doit probablement passer des journées fatigantes. Et je ne sais pas vraiment si je suis capable d'affronter son regard aujourd'hui. Demain. Demain, j'irai la voir. Demain. Pour le moment, mes pas me portent jusqu'à chez moi. Ou ce qui s'en rapproche, car lorsque j'entre dans la maisonnette, un vague sentiment d'étouffement vient m'envelopper. Chez moi, c'est sur la route, ce n'est pas dans une petite maison d'un petit bourg... Je crois que Bunny ressent ma tristesse actuelle ; tout timidement il vient poser sa patte sur ma jambe avant de me montrer la chambre, me faisant légèrement sourire. « Tu as raison, oui, allons nous coucher, la route a été longue. » Il acquiesce, et je me contente de poser mes affaires avant de le suivre dans la chambre pour aller m'installer dans le lit qui s'y trouve. La seconde d'après, Bunny vient se blottir contre moi et me fait une légère léchouille sur la joue, m'arrachant un nouveau petit sourire. Je ne sais pas ce que je ferai, sans ce pokémon, et je ne veux pas vraiment le savoir. Il vient blottir sa tête dans mon cou, et le sommeil ne tarde pas à venir nous cueillir. On ne peut pas dire que mon retour soit particulièrement palpitant...
Le réveil est difficile, mes repères sont biaisés, mais la respiration régulière de Bunny m'aide à ne pas paniquer. J'ai mal au ventre, très légèrement, et je suis probablement plus fatiguée que la veille encore à cause de l'activité nocturne du petit habitant qui commence à prendre un peu trop de place dans mon ventre. Il est à peine huit heures, lorsque je sors du lit, en prenant garde à ne pas réveiller Bunny qui semble en avoir encore pour quelques heures de sommeil. J'ignore totalement comment il fait pour dormir autant, mais c'est un sourire attendri qui étire mes lèvres lorsque je le vois attraper mon oreiller pour le serrer contre lui. J'aime ce pokémon, de toute mon âme. Je n'aurais jamais pu rêver mieux comme partenaire de voyage. En essayant de ne pas faire trop de bruit, je pars me préparer rapidement. Une douche, quelques vêtements amples – qui ne le sont pourtant pas assez pour cacher les huit mois qui arrondissent mon ventre – et un élastique pour me faire une queue de cheval, il ne m'en faut pas plus pour me considérer comme présentable. Je pars avaler un petit-déjeuner, avant de regarder l'heure et de retourner dans la chambre pour poser une main sur le dos du petit sabelette encore profondément endormi. « Bun', c'est l'heure. Il faut te réveiller, chéri, on a pleins de choses à faire aujourd'hui... » Il ronchonne, me faisant sincèrement rire alors que je le vois me tourner le dos en poussant un mini-cri de contrariété. « Buuun, allez. » J'insiste encore un peu, jusqu'à ce qu'il se redresse enfin avec un air perdu tout à fait adorable, et les stigmates du sommeil encore visibles. Doucement, je viens poser un baiser sur son front, et il n'en faut pas plus pour qu'il se précipite dans mes bras pour venir s'y blottir en fusillant mon ventre du regard. Nous restons ainsi un petit moment, le temps qu'il émerge, avant de quitter la chambre pour qu'il aille manger également. Et le moment fatidique arrive bien trop rapidement à mon goût...
Il est onze heures du matin, lorsque je quitte la petite maison, accompagnée de Bunny qui renifle l'air en ayant l'air beaucoup trop heureux d'être là. Pour ma part, j'ai la gorge nouée, alors que je me met en marche. J'ai eu l'adresse de Iona, et j'en suis à espérer qu'elle ne soit pas là lorsque je me retrouve devant sa porte. Je tremble, alors que je frappe à la porte, sans trop de conviction... et ma gorge se serre encore plus brutalement d'un coup, alors que la porte s'ouvre et que je me retrouve face à face avec mon amie d'enfance. « Euhm... salut. Tu... Tu vas bien ? » sont les premiers mots qui me viennent, alors que mon regard fuit le sien, et que tout mon être me hurle de m'enfuir.
Iona Allington
Championne d'arène
Célébrité : Sophie Turner Crédit de l'avatar : moi
Chasseur depuis le : 29/08/2016 Pokéballs lancées : 365
Âge personnage : vingt-trois ans 19357
Métier : championne de Dilitirio PkMn rêvé : rencontrer Mew Paroles du sage :
Astoria
Hélios
Bilbo
Cheshire
Ivy
Horus
Oscar
Sonic
Dory
Dim 4 Sep - 19:36
Iona Allington
i need you
Eliott & Iona
Une journée en apparence comme les autres commençait pour Iona ainsi que pour ses trois amis Pokémon. Comme souvent, la championne d'arène s'était levée pour saluer le soleil. Elle n'était pas du genre à beaucoup dormir, et Astoria partageait cette caractéristiques. Elles s'étaient toutes deux installées sur la terrasse de la maison pour y méditer : il faisait bien trop beau pour rester enfermés ! Cela dura un certain moment, l'une comme l'autre ne prenait pas la peine de vérifier le temps passé tant c'était inutile.
Elles ne cessèrent que lorsque Helios et Bilbo pointèrent le bout de leur nez, encore passablement endormis : ils n'étaient pas aussi matinaux, mais cela ne faisait rien. Leur arrivée sonnait l'heure du petit déjeuner. Comme à son habitude, Iona ne faisait rien de très compliqué, ses pitoyables tentatives de cuisiner se soldant quasi systématiquement par une blessure ou pire, un début de feu. D'ailleurs, son père avait prit soin d'installer plusieurs extincteurs dans sa cuisine, en bon papa prévoyant et conscient du danger publique que sa fille pouvait être dans certaines circonstances. C'est ainsi qu'ils finirent tous par déguster des fruits frais et des baies.
Après le petit déjeuner, Iona laissa quartier libre à ses Pokémon : Astoria retourna méditer dans son coin, Helios n'avait visiblement pas encore assez dormi. Il ne restait que Bilbo.
— Tu veux m'aider, c'est ça ?
Le programme n'était pas forcément réjouissant en soi : même en tant que championne d'arène, Iona avait des tâches ménagères à effectuer et ces derniers temps, elle devait bien avouer avec une certaine honte les avoir négligées. Sa maison commençait réellement à ressembler à une porcherie. Ce n'était pas forcément sale en soit, simplement... On aurait dit qu'il y avait eu la guerre dans la maison. C'était l'autre gros soucis de Iona : le bordel reignait en maitre chez elle. Quoiqu'il en soit, à la question de la jeune femme, le Pokémon bleu avait répondu à l'affirmative.
— Merci mon Bilbo !
Elle câlina le Qulbutoke avant de commencer à ranger, sans grande motivation cependant. Et puis tout d'un coup, on frappa à la porte. L'univers lui envoyait un message, ce n'était de toute évidence pas le moment de ranger. Ne prenant pas garde à sa tenue - ses cheveux attachés en une longue queue de cheval rousse, une brassière de sport violette à pois blancs et un jogging noir qui avait connu des jours meilleurs -, Iona alla ouvrir.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit la personne qui se tenait devant elle. Eliott. C'était Eliott. Après toutes ces années ! Un flots d'émotions submergeait Iona : la tristesse d'avoir été abandonnée, la surprise évidente de la voir, un brin de trahison qu'elle soit partie du jour au lendemain. Mais surtout, une joie immense de la revoir. Elle lui avait tellement manqué. Iona resta quelques instants interdites à ses quelques mots et puis spontanément, se précipita sur elle pour l'enlacer... Un mouvement de recul. Ce fut la réaction suivante de Iona. Elle avait senti quelque chose de pas très normal. Baissant ses yeux, elle remarqua l'arrondi du ventre de son amie. Elle n'avait encore rien dit, son cerveau bouillonnant. Avait-elle abusé sur la nourriture ou... Non, ça ne pouvait tout de même pas être cela, si ?
— Eliott, je... Tu...
Iona se félicita mentalement pour tant d'éloquence et se décida à reprendre de façon plus intelligible.
— Et toi, est-ce que tu va bien ?
Habituellement, Iona était caractérisée par son calme. On ne pouvait pas la décrire comme étant agitée présentement, mais elle était de toute évidence troublée. Tellement troublée qu'elle en oublia même les bonnes manières : faire rentrer son amie afin qu'elles s'expliquent.
Revoir Iona faisait naître un sentiment étrange, en moi. Un mélange confus de joie, d'appréhension et de culpabilité, qui s'agitait en moi avec une violence inouïe. Il y eut comme un léger flottement entre le moment où j'avais pris la parole, et le moment où Iona s'avançait vers moi pour m'enlacer, dénouant ma gorge trop serrée par la peur qu'elle ne me rejette. Mais l'accolade ne dura qu'à peine, elle se reculait déjà, me laissant anxieuse, jusqu'à ce que je vois son regard glisser sur mon ventre et que je ne détourne le mien. « Eliott, je... Tu... » commença-t-elle, laissant mes lèvres s'étirer dans un minuscule sourire amusé face à son manque d'éloquence. « Et toi, est-ce que tu va bien ? » La question fit disparaître mon sourire, et je haussais les épaules, sans trop savoir quoi répondre à cette question. Est-ce que j'allai bien ? C'était une question difficile. J'étais perdue, et sûrement cela se voyait-il sur mon visage à cet instant très précis. « Je... Je peux entrer ? Ce sera plus... enfin mieux pour... pour discuter, non ? » J'attendais qu'elle me donne l'autorisation d'entrer chez elle avant de le faire, laissant la porte se refermer sur nous. Je ne tenais vraiment pas à lui annoncer l'évidente nouvelle sur le pas de sa porte...
Aussitôt entré, je vis Bunny se précipiter sur le Qulbutoke qui se trouvait là. Mon Sabelette était sociable, peut-être trop, mais il ne semblait pas être en danger avec le Pokémon de ma meilleure amie. Ainsi, je le laissais faire ce qu'il voulait, tout en relevant doucement le regard sur Iona. « Tu sais, tu vas bientôt finir par être engloutie par le bordel... » lançais-je sur le ton de la plaisanterie, voulant tout d'abord détendre l'atmosphère. Puis, je soupirais doucement, m'asseyant avant de fermer les yeux quelques secondes. Il ne servait à rien de tourner plus longtemps autour du pot, d'autant plus lorsque ce que j'avais à annoncer se voyait comme le nez en plein milieu du visage. « Je... Je reviens m'installer par ici quelques temps... » commençais-je, mon ton se faisant plus sérieux, peut-être plus tendu également. Puis, comme pour introduire le sujet dont j'allai parler, je tapotais doucement mon ventre. « J'ai un petit invité surprise dans ma vie, qui me force à revoir un peu mes projets, au moins pendant quelques mois... » Je ne savais pas bien comment lui annoncer la chose autrement.
Je déglutissais juste avant d'ajouter ; « Je sais... Je sais que je n'ai probablement pas le droit de débarquer comme ça après... après être partie aussi longtemps... Mais je... Je suis perdue, Iona. M'occuper de Bunny, c'est une chose... Mais c'est un Pokémon, il est grand, il sait ce qui est bon pour lui et il sait s'occuper de lui-même... Alors que... lui... Lui ne saura pas... » J'avais baisser encore davantage le regard en parlant, et j'ajoutais encore un peu plus bas. « Je... J'ai besoin de toi... Je ne peux pas gérer ça... toute seule... Et je suis désolée de revenir comme ça... De ne pas être revenue avant, d'ailleurs... Tu m'as... Tu m'as manquée... »
Iona Allington
Championne d'arène
Célébrité : Sophie Turner Crédit de l'avatar : moi
Chasseur depuis le : 29/08/2016 Pokéballs lancées : 365
Âge personnage : vingt-trois ans 19357
Métier : championne de Dilitirio PkMn rêvé : rencontrer Mew Paroles du sage :
Astoria
Hélios
Bilbo
Cheshire
Ivy
Horus
Oscar
Sonic
Dory
Jeu 8 Sep - 3:54
Iona Allington
i need you
Eliott & Iona
Le moment était quelque peu étrange pour Iona. Les pensées se bousculaient dans sa tête qui habituellement était si bien rangée - contrairement à sa maison. Elle essaya de mettre un peu d'ordre. Eliott était de retour après plusieurs années. Elle semblait totalement perdue. Elle était de toute évidence enceinte. Que s'était-il passé dans sa vie durant toutes ces années ? A vrai dire, un sentiment d'inquiétude venait rejoindre les autres, tenaillant son estomac. Et puis finalement, la voix de son amie retenti de nouveau, la faisant revenir sur terre et d'autre part, se sentir totalement stupide.
— Ah, oui, évidemment ! Entre, fais comme chez toi et mets-toi à l'aise.
Elle s'effaça pour la laisser passer, détaillant l'apocalypse qui régnait dans la pièce. Elle se hâta de ôter ce qui trainait sur le canapé pour faire de la place et se permit même un soupçon de légèreté et un sourire, qui tomba en même temps que les mots d'Eliott sur son désordre. Même si cela faisait longtemps, Eliott n'avait pas oublié son côté totalement bordélique.
— Comme tu le vois, certaines choses ne changent jamais, je suis désolée.
Elle s'installa à son tour, tandis qu'Eliott prenait la parole et que Bilbo et le Sabelette de son amie faisaient ami-ami. Iona ouvrit des yeux ronds lorsqu'elle lui annonça qu'elle revenait s'installer quelques temps à Dilitirio mais décida de ne pas l'interrompre. Elle voulait bien être sûre qu'elle ait tout dit avant de parler à son tour. D'autant plus que le ton était sérieux, à présent. Iona songea dans le même temps qu'elle n'avait même pas proposé à boire ou à manger à son hôte, ce qu'elle décida de remettre à après, par la même occasion. Ce n'était décemment pas le moment pour ça, même si à ce moment là, un bon thé chaud aurait peut-être aidé.
Eliott revenait parce qu'elle avait besoin d'aide. Iona sentit son cœur se serrer. Évidemment, de l'eau avait coulé sous les ponts depuis son départ. Évidemment, elle lui en voulait d'être partie. Mais... Mais elle ne lui en voulait pas assez pour la laisser se débrouiller toute seule. Rien qu'en souvenir de leur amitié passée, elle ne pouvait pas la rejeter. Et puis, rien ne disait qu'elles pouvaient parler de leur amitié au passé, même si évidemment, elles ne redeviendraient peut-être pas comme cul et chemise en un claquement de doigt...
Iona, qui s'était installée sur le fauteuil en face du canapé pour lui faire face, se leva. Elle s'assit juste à côté d'elle pour poser sa main sur la sienne. C'était son tour de parler. Elle déglutit, avant de parler bien plus calmement qu'elle ne l'aurait pensé.
— Eliott... Je ne vais pas te mentir. Je t'en ai voulu. Peut-être à tort, peut-être égoïstement.
Elle marqua une pause, n'étant pas forcément tendue, juste... Sincère et précautionneuse.
— Mais toi aussi tu m'as manquée. Et malgré tout, tu reste mon amie la plus chère...
Elle se racla la gorge avant de continuer, fixant le sol.
— Je ne dira pas que ce sera simple, que tout sera comme avant... Mais... Mais évidemment que je t'aiderais. Parce que ça, ça ne changera pas. Je suis là pour toi. De toute façon, t'es perdue, sans moi, je ne sais même pas comment tu as retrouvé Dilitirio, tiens.
La dernière phrase avait été prononcée de façon bien plus légère que les précédente. Comme si elle cherchait à détendre l'atmosphère. Et puis, ça lui rappelait des souvenirs d'adolescence, lorsqu'elles se soutenaient mutuellement. C'était à la fois si près et si lointain... Parfois, Iona avait l'impression que cela n'avait été que des rêves.
— Est-ce que tu accepterais de me raconter ce qu'il s'est passé ? Accompagnant cela d'un thé et peut-être d'un truc à manger ?
La deuxième proposition était en quelque sorte un piège. Elle se demandait si Eliott se souvenait de son absence totale de don pour la cuisine. Toujours ces sentiments confus et doux-amers qui l'étreignaient...
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