I running, you running, we running [RP Solo]

I RUNNING, YOU RUNNING, WE RUNNING

« Rubis, stop, arrête ! » s’impatientait Aurore, qui ne portait qu’un débardeur gris foncé et un corsair moulant noir. Mais le petit Nidoran n’en avait que faire. Les rares fois où il était trop excité pour l’écouter, c’était lorsqu’ils allaient courir tous les deux. C’était un de leur petit moment privilégié. Ils partaient tôt le matin ou tard le soir, et ils sortaient de Bourg Ilek pour aller jusque sur les Plaines de la Liberté. C’était un moment de détente mais aussi d’efforts intenses. La jeune femme aimait être active. Et parfois, rester assise derrière un bureau la rendait intenable. Elle avait besoin de décompresser et surtout de se dépenser. Comme Rubis qui, malgré le fait qu’il soit court sur pattes, aimait courir aux côtés de sa maîtresse, la truffe au vent, en sautillant comme un beau drille. Cela la faisait rire.

Cette fois, Aurore s’était levée tôt avant sa journée de travail. Elle avait une plétore de rencontres dans la matinée, et elle risquait de s’impatienter si elle n’allait pas courir quelques kilomètres. Elle se fit une queue de cheval rapide, enfila ses chaussures de course, embrassa Misha avant de partir et en un rien de temps, elle se retrouvait dehors, son Pokémon en train de trottiner devant elle.

« Allez mon Beau, on y va ! »

Une bonne vingtaine de minutes après, Aurore et Rubis faisaient leur petit jogging matinal. Ce qui était assez drôle à voir, car son Pokémon bondissait tous les trois ou quatre pas. De loin, ça pouvait donner un drôle de spectacle. On avait l’impression qu’il prenait un coup de jus, alors que pas du tout. C’était juste sa façon de courir, un peu…bondissante et atypique.
Aurore avait l’habitude de courir, du coup, elle était encore loin d’être épuisée. Certes, elle transpirait, mais elle avait connu pire et dans bien d’autres situations. Ses longues boucles blondes se balançaient au rythme de sa foulée, pendant que le soleil commençait à poindre doucement à l’horizon. Et alors que le ciel prenait des couleurs roses, oranges, Rubis qui courait devant elle ralentit son pas avant de se figer, la truffe en l’air, humant les alentours, avant de tendre l’oreille et de pointer un point à quelques mètres d’eux sur la droite.  

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Aurore vit un espèce de truc vert et moche sortir des broussailles pour les regarder. Elle ralentit elle aussi du coup, avant de s’arrêter. Il semblait voleter au-dessus des hautes herbes. La jeune femme en avait déjà vu mais elle trouvait cela tellement moche ! Enfin…faut dire qu’à côté d’un Nidoran ou d’un Evoli, c’était loin d’avoir le même attrait. Elle lui jeta à peine un regard finalement. Totalement inintéressant et inutile ce Pokémon ! Si on pouvait donner un tel titre à une telle horreur. La jolie blonde finit par se bouger, regardant l’horizon. Il serait temps de reprendre sa course. Elle voulait profiter de la fraîcheur avant que le soleil ne soit un peu trop présent. Frôlant Rubis pour lui signaler qu’ils repartaient, elle se reconcentra sur sa course, fixant devant elle, en faisant attention de ne pas se laisser distraire, et donc à se fouler la cheville.

« Allez viens, laissons ce…truc là où il est ! » dit-elle, ignorant leur visiteur.

Franchement, la maire de Bourg Ilek ne voulait qu’une chose : courir ! Et elle espérait que Rubis ne s’arrêterait pas toutes les cinq minutes. Le terrain n’était pas parfait, mais au moins, elle était au grand air ici, et c’est ce qu’elle aimait. Elle devait juste veiller à ne pas mettre ses pieds n’importe où. Sinon, elle risquait de ne plus pouvoir porter de talons aiguilles avant plusieurs semaines. Certains pensent à la douleur handicapante, Aurore pensait à ses chaussures. Chacun ses priorités dans la vie. Rubis l’avait rattrapé, ne s’intéressant plus à l’intrus venu perturber leur petit jogging matinal. Sauf que visiblement, la matinée risquait d’être pleine de surprises. « Niiiiii-doran-ran ! » se mit-il à faire en alertant sa maîtresse. Aurore jeta un regard par-dessus son épaule, fronçant les sourcils. « Rubis, avance ! » Mais ce dernier regardait un peu plus loin, forçant la jeune femme à s’arrêter à nouveau. « J’aimerai ne pas passer ma journée ici Rubis ! Qu’est-ce que tu as encore vu ? » demanda-t-elle en revenant sur ses pas, avant de regarder dans la même direction que son petit Pokémon.  

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Un Saquedeneu s’était figé, les observant de loin. Rubis semblait vouloir charger. Il frappait le sol de sa patte, le regard somber. Visiblement, il ne semblait pas aimer ce Pokémon. Pourquoi ? Comment ? Aurore ne cherchait même plus à savoir. Soit parce qu’il sentait le danger, soit parce que ce Saquedeneu ne lui plaisait tout simplement pas. Un peu comme elle quoi. Si elle se sentait en danger, elle devenait une devenait une vraie tigresse. Et si la personne en face d’elle ne lui revenait pas, elle pouvait être de glace ou très mesquine. Rubis semblait avoir hérité d’elle.

« Que veux-tu qu’il nous fasse ? Il est bien trop loin.  »

En plus, pour ce que c’était…encore elle aurait eu droit à un rhinoféros ou un Dardagnan, elle n’aurait peut-être pas le même discours. Mais là…c’était un Pokémon mineur, sans grand intérêt. Il était étonnant de trouver des pokémons si peu intéressants dans le coin, surtout que les Plaines étaient pourtant vastes. « Rubis, laisse, on contine. » Sauf que cette fois, même si son Pokémon était obéissant habituellement, il ne voulait pas bouger. Ses oreilles bougeaient, écoutant des bruits qu’elle ne pouvait pas entendre pour une simple humaine. « Rubis ? Laisse, ce n’est qu’un Saquedeneu. Il n’a rien d’intéressant. » C’était perturbant pour la jeune femme qu’il ne l’écoute pas. Depuis qu’elle l'avait, il savait qu’il devait obéir à sa maîtresse. Sauf qu’à ce instant, il ne faisait rien d’autre que de gronder. Le pire, il secoua même la tête, refusant net de suivre sa maîtresse. Elle lâcha un petit hoquet surpris, ne s'attendant pas à un tel affront. Alors qu'elle comptait aller le chercher elle-même, son regard fut attiré par un mouvement vif. Elle tourna la tête, cherchant d'où ça pouvait venir et surtout qui en était à l'origine. Elle avait plus senti que vu le phénomène. Mais le temps de lâcher des yeux son Nidoran, et celui-ci filait dans les hautes herbes, telle une flèche prune.

« RUBIS !!!  » cria-t-elle, avant de lui courir après. 

Ce n'était pas croyable qu'il agisse ainsi. Maintenant ! Surtout qu'elle n'avait pas le temps pour ça.

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« RUBIS !!!  » s’époumonna la jeune femme en courant. « Je te jure que si je t'attrape... »

Son Nidoran ne l’écoutant pas, fonçant sur le Capumain qui bondissait, tentant de fuir. Mais quelle mouche l’avait piqué ? Elle ne l’avait pas vu agir ainsi depuis des années. Pestant comme pas possible, elle augmentait sa foulée pour ne pas se laisser distancer. Rubis était très rapide. Depuis qu’il était bébé, Aurore et lui allaient courir chaque jour. Cela avait des avantages, car ils étaient endurants et sportifs. Mais l’inconvénient est que si Rubis voulait la semer, il en était tout à fait capable. Pour un petit Pokémon court sur pattes, il était étonnant de ressources. Une des raisons qui faisait qu’elle s’était autant attaché à lui. Il était pleine de surprises et très intelligent.

Néanmoins, elle avait beau l’aimer, elle ne supportait pas lorsqu’il se montrait désobéissant. Assez autoritaire de nature, cela l’agaçait profondément qu’il se comporte aussi mal. Elle ne sortait jamais sans la pokéball de Rubis, par habitude. On ne savait jamais quel danger ils pouvaient rencontrer et c’était une mesure de précaution. Aurore avait une réelle envie de le rappeler et de le laisser dans sa pokéball toute la journée pour le punir. Cependant, il restait encore une marge de patience à la jolie blonde. Alors qu’elle ouvrait la bouche pour le rappeler à nouveau l’ordre, elle lâcha une exclamation surprise quand elle le vit foncer dans un Pokémon. Elle n’avait pas eu le temps de le distinguer à proprement parler, mais elle savait que c’en était un. « RUBIS !!!  » vociféra la maire de Bourg Ilek. « Qu’est-ce qui te prend ? » Elle espérait qu’il ne s’était pas blessé. Mais elle ne le comprenait définitivement pas. Lui qui était compliant, il ne réagissait pas du tout comme à son habitude. Avait-il croisé un pokémon de type psy qui avait pu le perturber psychiquement ? Ou un pokémon de type insecte ou plante dont les spores avaient des effets très particuliers ?

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Son Nidoran avait percuté un Roucool. Le pauvre volatile avait été projeté à quelques mètres plus loin. Il semblait mal en point à première vue. Aurore jeta un oeil désapprobateur à Rubis, qui baissait la tête, honteux. Il semblait réaliser qu’il était allé trop loin. Pour être honnête, la jeune femme se moquait du Roucool. Mais il fallait avouer que c’était totalement inutile. Son comportement avait été inapproprié. « Mais enfin, qu’est-ce qui t’a pris ?? Depuis quand tu n’obéis plus ? » Son ton était énervé, mais elle était surtout très froide. Rubis avait les oreilles tombantes sur les côtés de sa tête, n’osant plus regarder sa maîtresse. « Tu sais à quel point je déteste quand tu ne m’obéis pas. Tu te rends compte si tu t’étais retrouvé face à un Pokémon plus puissant que toi ? » Certes, elle n’aimait pas cette attitude rebelle. Mais au fond, elle n’avait pas compris. Et l’incompréhension peut engendrer la peur. Aurore s’était inquiétée pour son Nidoran. Mais une part d’elle l’obligeait plus à montrer sa colère que sa peur.

Observant Rubis de manière dure, elle finit par relâcher la tension que cette course effrénée avait engendrée. Soupirant, elle rangea la pokéball qu’elle tenait à la main. Elle comptait le punir en le rappelant. Mais elle ne voulait pas en arriver là. Bien qu’il mériterait certainement une bonne leçon. Après tout, une telle chose ne devait plus se reproduire à l’avenir. Un dresseur qui laissait son Pokémon faire ce qu’il veut n’était pas un bon dresseur. Elle ne comptait pas en devenir un parce que Rubis avait soudainement décidé de courir la truffe au vent sans rien vouloir entendre. C’était bien ennuyeux cette histoire. « Tu te mets dans une situation délicate Rubis. Et moi aussi par la même occasion. Tu sais à quel point je ne tolère pas le moindre acte de dissidence… » Et son Nidoran hocha doucement la tête, comprenant ses propos.

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Rubis gardait l’échine courbée, mais il ne tremblait pas ou ne se recroquevillait pas sur lui-même, tout simplement parce que sa maîtresse n’avait jamais été violente à son égard. Elle avait ses défauts, mais pas celui d’être cruelle avec lui. Il savait qu’Il avait commis une bêtise, mais il avait assez confiance pour ne pas vouloir la fuir. Le Pokémon de type poison ne serait sûrement pas resté aussi fidèle et aimant envers sa maîtresse si cette dernière s’était montrée une peste tortionnaire et sadique. Aurore pouvait être implacable, mais jamais injuste. Un peu dure, mais jamais au point de maltraiter Rubis. « Tu as de la chance que ça ne se soit pas produit ailleurs, dans des circonstances plus officielles. Nous aurions eu des problèmes. » Et son Pokémon savait parfaitement de quoi elle parlait. Ils avaient de la chance qu’aucun membre de la Team Rocket ne soit présent pour voir ça, sinon, on aurait sûrement exigé d’Aurore de corriger son Nidoran devant témoin. Sauf que la jolie blonde avait plus d’une corde à son arc. En tant que femme du lieutenant de la TR, elle avait certains passe-droits et jamais elle n’aurait levé la main sur Rubis, que ce soit en public ou en privé. Peu importe que ça déplaise aux autres membres. Elle aussi pouvait avoir un sale caractère.

« Je pense que nous devrions y aller. Tu resteras à la maison aujourd’hui. » Rubis releva vivement la tête, observant sa maîtresse avec étonnement et détresse. « Ne me regarde pas ainsi, tu sais très bien pourquoi. » Rubis se mit a secouer la tête, refusant sa punition. « Nidor-ran. Niiiiiido-ran. » Mais alors que son Pokémon tentait de se défendre, un Germignon vint près du duo, les observant, intrigué, ne semblant pas comprendre ce qui se passait. Aurore se figea en le voyant. Elle n’avait jamais eu de passion pour les Pokémon de type Plante, contrairement au type Feu et Poison, mais elle ne dépréciait pas leurs qualités pour autant. Hésitant quelques secondes, elle finit par sortir une pokéball de sa petite sacoche qu’elle portait en bandoulière, indiquant à Rubis qu’il devrait peut-être passer à l’action dans peu de temps. « Doucement mon mignon… » avec de lancer la fameuse pokéball dans la direction du Germignon.

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Son Nidoran se tenait prêt, sur la défensive, observant avec méfiance le Germignon qui venait d’interrompre leur échange. De quel droit cet intrus venait-il s’interposer entre eux ? Mais sa maîtresse semblait avoir une autre idée que de lui filer une correction. Elle tenait dans sa main une pokéball. Voulait-elle le capturer ? Non ! Elle n’allait tout de même pas faire ça, si ? Il était…Minuscule ! Il ne semblait même pas tenir face à un coup de vent. Et pourquoi un mâle ? Mais en entendant sa maîtresse, il sut qu’elle allait passer à l’acte. Cela le contrariait, car Rubis était un Pokémon assez exclusif. Mais si elle ne le gardait pas et l’envoyait ailleurs, dans la boîte à Pokéball non-vides, alors il serait tout à fait ravi.

Aurore ne se préoccupait plus du différent qui l’opposait avec Rubis. Toute sa concentration était sur le Germignon. C’est lorsqu’elle lança sa pokéball qu’elle croisa les doigts, comptant les rebonds, comme si ça pouvait aider en quoi que ce soit. C’est alors qu’elle serra le poing, lâchant une légère exclamation de joie, contente de sa victoire. Elle avait capturé le Pokémon de type Plante et elle en était ravie. A voir ses capacités, ses forces, ses faiblesses. Elle irait sûrement le montrer à Neal pour qu’il fasse un check-up et l’ausculter afin de s’assurer que tout allait bien. Pas de blessures, de maladies, de sous-nutrition. Son ami saurait repérer les anomalies et prendre soin de son tout nouveau Pokémon. Il lui restait à lui trouver un prénom à présent.  « Il faut qu’on trouve un petit nom à notre nouveau venu. » Rubis lui jeta un regard interrogatif. « Je le garde celui-là, il n’ira pas à la TR. » confia Aurore à son Nidoran. Ce dernier se renfrogna, visiblement peu satisfait de la décision de sa maîtresse.

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